LE COURS EN AUDIO
[ Centre-Alef Torah-Box ]
[Note : Le cours s'est déroulé un peu avant Pessa'h.]
La Gmara dans Méguila 10b et dans Sanhédrin 39b nous raconte que lors de la sortie d'Égypte pendant l'ouverture de la mer, les égyptiens ont suivis les juifs et se sont noyés.
à ce moment, les anges ont voulu chanter la louange de D.ieu, mais Il leur a répondu : "Mes créatures sont en train de se noyer et vous voulez chanter ??".
On voit de là que même lors de la fête de Pessah, au moment de la création du peuple juif, on nous demande de ne pas mépriser l'autre, de ne pas être raciste.
Malheureusement, il y a beaucoup de juifs qui sont racistes.
Ils ne vont pas taper sur les non-juifs, mais ils ont un sentiment de mépris, parfois même un peu plus.
[...]
Il faut savoir que la Torah (Dvarim 23,8) nous dit : ...לֹא תְתַעֵב אֲדֹמִי, כִּי אָחִיךָ הוּא Lo Tétaev Haédomi Ki A'hikha Hou, n'aie pas en abomination le Goy européen car c'est ton frère.
Il ne faut se marier avec lui et d'autres choses, mais il ne faut pas non plus en être écœuré à ce point.
Le peuple juif a énormément souffert du racisme, on appelle ça l'antisémitisme aujourd'hui.
C'est donc une obligation pour nous de ne pas rentrer dans ces bêtises et de ne pas commettre les mêmes erreurs que les gens ont eues contre les noirs ou contre les juifs.
Il serait honteux pour un juif de tomber dans le racisme bête et stupide.
LE BON SENS
Cependant, beaucoup des paroles de nos Sages peuvent paraître racistes, on ne pourra pas tous les analyser maintenant, mais il faut avoir une idée en tête :
■ Il est strictement impossible qu'il y ait une injustice dans la Torah.
Si jamais on voit un commandement qui nous paraît injuste, alors de deux choses l'une : soit on a mal compris la Mitsva, elle ne s'applique pas dans tel et tel cas par exemple, soit on ne sait pas ce qui s'appelle juste ou injuste.
Il est marqué dans Parashat Haazinou Dvarim (32, 4) : הַצּוּר תָּמִים פָּעֳלוֹ כִּי כָל-דְּרָכָיו מִשְׁפָּט אֵל אֱמוּנָה וְאֵין עָוֶל צַדִּיק וְיָשָׁר הוּא (Lui, notre rocher, son œuvre est parfaite, toutes ses voies sont la justice même; D.ieu de vérité, jamais inique, constamment équitable et droit).
Alors on pourrait être tenté de dire que c'est la Torah qui fixe la justice car, après tout, l'intelligence humaine, qu'est-elle, pour décréter ce qui est bon ou pas face à la justice divine.
Mais c'est totalement faux : il n'existe pas de morale divine qui irait à l'encontre de la morale humaine.
En effet il est écrit dans Mishlei (Proverbes 3, 17) : דְּרָכֶיהָ דַרְכֵי-נֹעַם וְכָל-נְתִיבוֹתֶיהָ שָׁלוֹם.
Shlomo Hamélékh témoigne que les chemins de la Torah sont agréables et mènent à la paix.
La morale humaine doit être l'arbitre.
On retrouve encore cette idée chez les Rishonim :
● Le Ibn Ezra sur Shemot (20, 2) écrit : "à D.ieu Ne plaise qu'il y ait une seule mitsva qui soit contraire à l'entendement humain".
Bien sûr on a du mal à comprendre les 'Houkim comme le shaatnez, la vache rousse, mais ça ne va pas à l'encontre du bon sens.
Et le Midrash dit que Shlomo a réussi à comprendre l'interdit du Shaatnez.
● Le Sefer Aïkarim du Rav Albo (Maamar III §25) dit qu'il est impossible qu'on ait à croire en quelque chose qui irait à l'encontre du bon sens.
Pourquoi ?
Car s'il en est ainsi l'intelligence aurait été donnée en vain.
● Le Rambam dans son Moré Nevoukhim (III, §51)) dit que l'intelligence humaine est un ange que D.ieu a placé entre l'Homme et Lui pour faire la jonction.
La même idée se retrouve aussi chez beaucoup A'haronim :
● Le Or A'haim Hakadosh sur Bereshit (23, 4) écrit que toute la Torah est compréhensible par le cerveau humain
Et particulièrement en ce qui concerne les rapports entre l'homme et son prochain où c'est sûr qu'il faut aller d'après le bon sens.
● Le Radak sur Bereshit (20, 6) écrit que si D.ieu a créé le cerveau humain et que celui-ci indique que telle chose n'est pas bien, c'est que D.ieu lui-même considère que ce n'est pas bien (dans la mesure où ça ne contredit pas la Torah évidemment et que le cerveau est saint).
■ La Mishna dans Sanhédrin 37a demande pour quelle raison le premier couple a été créé seul.
Ça aurait été beaucoup plus simple qu'il y ait dès le départ une petite société : c'est pratique de pouvoir déléguer à chacun une tâche particulière pour ne pas avoir à tout faire (vêtements, nourriture etc.); aussi il est désagréable de ne pas avoir d'amis.
[Une des réponses qu'elle donne est] Pour ne pas qu'un jour un homme puisse venir et affirmer que son ancêtre est meilleur que celui de l'autre, en d'autres termes que sa race est meilleure, en effet on vient tous du même couple !
■ On a aussi une Mishna dans Avot (3, 14) où on dit que l'être humain est cher à Hashem étant créé à son image.
Le Tosfot Yom Tov, le Tiféret Israel et énormément de commentateurs expliquent que ça concerne aussi le Goy.
Le Rashbats déjà les devance dans son Maguen Avot. Et c'est clair dans les mots de la Mishna où c'est seulement après qu'on parle des juifs.
■ Après cette préface, on doit maintenant analyser les différents mamarei 'Hazal qui semblent être racistes. ■
(Note : Bien sûr on ne parlera pas des citations du "Talmud démasqué" relayées par les sites antisémites, mais seulement de vrais extraits du Talmud.)
On va essayer de rapporter les plus connus.
Il faut savoir que le fait de ne pas vouloir se fatiguer à justifier ces différents maamarim et de simplement les mettre de côté n'est ni la bonne réaction ni le bon comportement.
Au final ces idées nous trottent dans tête et lorsqu'on assiste à une injustice, on n'est pas là pour réagir.
I. Assister leurs accouchements
Il est interdit d'aider à accoucher une femme non-juive, en effet il ne faut pas faire naître un fils pour la Avoda Zara. (Avoda Zara 26a).
Évidemment, le Tiféret Israel écrit que de nos jours il n'y a pas de problème (ils ne feront pas Avoda Zara).
Son maître déjà l'avait devancé : Rabbi Akiva Eiger (Yoré Déa §155, 2) autorise pour les Goyim qui ne sont pas Ovdé Avoda Zara et qui ont accepté les 7 Mitsvot (on reviendra plus tard sur ces deux points).
Le Rashba souligne dans son Shout (I, 120), que le Ramban (son maître) se préoccupait d'aider les femmes mêmes non-juives à avoir des enfants (il était médecin).
Le Bédek Habayit du Beth Yossef (Yoré Déa §154) ramène une lettre de Rabeinou Yona qui écrit au Ramban "Bonjour à toi, multiplicateur d'Amalek".
Donc apparemment ce n'était pas clair pour tout le monde, c'était discuté.
Le 'Hatam Sofer dans son Shout (Yoré Déa §131) explique exactement quelle était le point de Ma'hloket.
II. Soupçonnés de zoophilie
Une Mishna dans Avoda Zara au débat du deuxième chapitre (22a) dit אין מעמידין בהמה בפונדקאות של גויים - מפני שחשודין על הרביעה, c'est-à-dire qu'on ne doit pas laisser un animal dans une auberge non-juive
Pourquoi ? Parce qu'ils sont suspectés de zoophilie, et ils ne faudraient pas laisser l'animal à cause de Lifnei Iver (interdit de mettre une embûche qui entraînerait que la personne faute).
Le Tiféret Israel écrit dessus qu'évidemment de nos jours on ne considère plus ce risque infime.
Le Pa'had Its'hak du Rav Its'hak Lampronti écrit aussi la même chose [un peu avant l'entrée Goy dans son encyclopédie].
Mais en fait ils ont été devancé bien avant déjà par le Ran [ramené dans le Melekhet Shlomo sur la Mishna].
En fait, ça ne concernait que l'époque de la Gmara où les non-juifs se comportaient massivement comme ça.
Le Rashba [ramené dans le Maguid Mishné Hilkhot Issourei Bia §22, 5] écrit qu'on voit clairement dans la Gmara Avoda Zara 15 que cet interdit ne s'applique que dans les endroits où les gens étaient suspectés de zoophilie (et même à l'époque du Talmud, donc).
Par conséquent si on habite dans un pays où les non-juifs (majoritairement) ne s'adonnent pas à la zoophilie aucun problème, on peut donner à garder nos animaux.
(C'est marqué comme ça dans une note sur le Shoul'han Aroukh Yoré Déa §153).
III. Soupçonnés d'adultère
(Deuxième chapitre de Avoda Zara aussi.)
Une femme n'a pas le droit de s'isoler avec un homme, mais peut s'isoler avec un couple (un homme et sa femme).
Pourquoi ?
Car la femme va surveiller son mari.
Mais pour un Goy on ne tient pas ce principe
C'est à dire qu'on soupçonne la femme de ne pas surveiller son mari car elle n'y verrait aucun problème.
Donc une juive ne pourrait pas s'isoler avec un couple non-juif.
Le Tiféret Israel ramène son ancêtre, le Maharam Padoue - Rav Meir Katznellenbogen מהר"ם פדובה רב מאיר קצנלנבוגן au §26 qui dit qu'étrangement, on ne respecte plus cette Halakha.
Il ramène ensuite Rav Bakhrakh dans son Shout ‘Havot Yaïr (§66) qui explique que ça n'existe plus de nos jours, même une femme non-juive fait attention où va son mari, surtout que l'adultère est puni par la loi etc.
IV. Soupçonnés de meurtres
Les non-juifs sont soupçonnés de tuer facilement, rapidement.
On n'a donc pas le droit de se faire soigner chez eux, ou bien d'aller chez un coiffeur car ils pourraient en profiter pour nous tuer.
Le Tiféret Israel et le Pa'had Its'haq écrivent encore qu'aujourd'hui ils ne sont plus suspectés car de toute façon même la loi interdit aujourd'hui de tuer un juif.
Le 'Hayei Adam (§11, 42) écrit aussi la même chose.
C'est ramené dans le Mishna Broura (§20, 7).
Mais il faut savoir que le Kaf Ha'haim (§20, 12) n'est pas d'accord avec le 'Hayei Adam : il dit qu'il a lui-même entendu des cas où un Goy a tué ou a essayé de tuer un juif même de nos jours.
On peut faire une distinction très simple : il habitait à Bagdad (entre le 19ème et le 20ème siècle) alors que le Tiféret Israel habitait en Allemagne civilisée.
■ Il faut bien comprendre un point essentiel.
Tous ces textes ne sont pas des exagérations pour dénigrer les Goyim ou quoi que ce soit, nos sages parlaient sérieusement : c'est ce qui se passait à leurs époques, on pouvait tuer des juifs sans n'être plus dérangé que ça !
C'est écrit dans le livre Da Ma Shetashiv du Rav Moché David Gross page 61,
Il en résulte ainsi forcément que tous ces textes sont inapplicables aujourd'hui.
Il a déjà été devancé dans cette idée par le Rav Baroukh Yitles רבי ברוך ייטלס dans la préface de son Taam Hamelekh qui écrit que tous les Dinim concernant les Goyim n'ont été dits que pour les barbares de l'époque, et la preuve : c'est que Nos Sages ont dit qu'ils étaient même suspectés de zoophilie !
Ça nous permet de comprendre la Gmara dans Yébamot 61, dans Baba Metsia 114b et dans Kritout 6b (en bas) où l'on dit que les non-juifs ne sont pas appelés 'hommes'.
Ainsi dans la Parashat Kédoshim (Vayikra 20, 23), après que le verset nous parle de différentes abominations (sacrifice des enfants, l'adultère, l'inceste etc.), on nous dit de ne pas suivre la voie des non-juifs qui nous ont précédé en Israël.
C'est à cause des fautes qu'ils ont commises que D.ieu les a pris en aversion.
V. Lui Sauver la Vie
Si on trouve un Goy dans un puit, on l'y laisse mourrir. (Avoda Zara 26a en bas)
Là-aussi les commentateurs (comme le Méiri) expliquent qu'il s'agit du Oved Avoda Zara barbare.
Le Beèr Hagola souligne ça aussi. (Dans le Shoul’han Aroukh 'Hoshen Mishpat §425, ot shin).
■ Lorsqu'on dit Avoda Zara, littéralement "service étranger", "idolâtrie", ou encore "polythéisme" il n'est pas question de religion, ma religion est meilleure que la tienne etc.
Le concept de Avoda Zara n'est pas de suivre un autre rite que le judaïsme, il n'y a pas de soucis pour ça (pour les non-juifs), la Torah ne s'en oppose pas dans la mesure où l'on se comporte bien.
L'idée est plutôt : je suis un barbare et je me justifie par mon polythéisme.
On croit en plusieurs dieux mais on n'en sert qu'un seul, celui qui est le plus agréable.
Un des dieux est très pointilleux sur le vol, mais de l'autre côté, pas de soucis sur le meurtre.
Un autre dieu serait pointilleux sur le meurtre, mais pas de soucis sur l'adultère.
Encore un autre dieu serait pointilleux sur l'adultère, mais pas regardant sur le sacrifice humain etc.etc.
Ainsi les gens pouvaient choisir, en fonction de leurs envies, le dieu le plus sympathique, pour se permettre - sous couvert de religion et de piété - toutes sortes d'abomination.
C'est contre ce genre de pratiques que Avraham Avinou s'est insurgé lorsqu'il a lancé le monothéisme.
● C'est ce qu'écrit le Méiri sur Guittin 62b (et Avoda Zara 26a) : La Avoda Zara était terriblement attirante car elle permettait plusieurs choses intéressantes, contrairement au monothéisme où on ne peut pas tricher car on doit rendre des comptes sur toutes les fautes à un même patron.
● Le Rav Moché Feinstein écrit la même chose dans une lettre [c'est dans le Yossef Daat sur Sanhedrin 46] : ils se permettaient de faire toutes sortes d'atrocités.
● Mais en fait la Gmara nous le dit.
Dans Sanhédrin 63b on dit לא עבדו עבודה זרה אלא כדי להתיר להם עריות בפרהסיא, la raison pour laquelle les juifs en sortant d'égypte ont commis la faute du veau d'or n'était pas suite à une réflexion théologique ou philosophique.
En fait ils voulaient faire guilouy arayot (immoralité) et donc se sont inventés des dieux qui n'y verraient aucun mal
Le Méiri dans Avoda Zara 26a répète encore cet idée, et rajoute que même le juif qui se comporte mal est inclus dans toutes ses lois contre le Goy barbare.
(Agav : avec cette idée on pourrait comprendre tous les Maamarei 'Hazal qui sur un mauvais comportement par exemple, nous disent כאילו עובד עבודה זרה - c'est comme si il faisait Avoda Zara.
En général on veut lier ça à ce que rattache le Rambam sur la Avoda Zara dans son Moré Nevoukhim, mais le pchat pourrait être beaucoup plus simple.)
Ce qui ressort de tout ça, c'est qu'un Goy éduqué qui se comporte bien (comme l'écrit le Méiri dans Sanhédrin 56b et autres), qui a un savoir-vivre et respecte les sept Mitsvot Bnei Noa'h, est à considérer comme Guer Toshav - et même s'il n'y a pas d'engagements devant le Beit Din.
Cette idée du Méiri, qu'un Goy n'ait pas besoin de prendre d'engagement au Beit Din, se retrouve chez Rabeinou Yona sur Sanhédrin 57a, dans le Sefer 'Hassidim (§358) et dans le Toafot Reèm (§233, 2 –daf 103a en bas) qui comprend ça du Yireïm.
Ce dernier pense qu'il est en désaccord avec le Rambam.
En effet, c'est écrit dans son Michné Torah Hilkhot Melakhim (8, 11) qu'un Goy qui respecte les sept Mitsvot sans s'y être engagé en présence d'un Beit Din, n'est pas encore considéré comme Tsadik Oumot Haolam, c'est juste un 'Hakham
Idem celui qui les respecte suite à sa réflexion personnelle, et non à cause de l'ordre divin.
[Le Rav Wattenberg] pense que non.
Qu'il n'y a pas besoin de s'officialiser au Beit Din pour être un Ben Noa'h même pour le Rambam.
Tout d'abord, ça ne ressort pas comme ça du Piroush Hamishnayot (Baba Kama, 4, 3), selon la compréhension du Torah Tmima (Shemot XXI, §277).
Il est étrange de ne pas considérer ce non-juif qui se comporte bien comme un Tsadik.
En effet, on a vu dans la préface que rien ne doit aller à l'encontre du bon sens et quelle injustice de dire que cet homme est un Rasha et qu'il n'a pas le droit au monde futur !
■ En fait le Rambam ne parle que d'un Goy, et il écrit par ailleurs qu'à chaque fois qu'il parle d'un Goy, il s'agit du Oved Avoda Zara (voir Maakhalot Assourot 11, 8).
Un Goy qui respecte les sept Mitsvot est appelé Ben Noa'h.
La troisième catégorie : le Guer Toshav est celui qu'on doit aider financièrement, aider à trouver un travail, faire des cadeaux etc. et celui-ci aurait besoin d'une confirmation au Beit Din
[Il reste encore Goy, on ne peut pas se marier avec lui etc.]
Donc ici, il ne s'agit que d'un Akoum, un terroriste qui tuait ou volait des gens, puis regrette et sur un coup de tête veut devenir Guer Toshav.
Là on lui demande par précaution d'officialiser les choses et qu'il s'engage devant le Beit Din.
Il ne parle ici que d'un Baal Tshouva.
Mais Maïmonide est bien sûr d'accord qu'un Goy qui a toujours respecté les sept Mitsvot n'a pas besoin de s'engager, on lui fait confiance et est considéré comme Guer Toshav.
Cet idée se trouve dans le 'Hemdat Israel (surtout connu pour son Kli 'Hemda sur la Torah), c'est le Rav Meir Dan Plotzky רב מאיר דן פְּלוֹצְקִי [il est mort le 6 Nissan 1928 (le jour de cet conférence !)]. C'est dans le Kountras Ner Mitsva page 101b Ot 35.
Il ramène plusieurs preuves :
● Dans Hilkhot Mélakhim (10, 10), c'est écrit qu'il y a une Mitsva de faire vivre le Ben Noa'h.
Mais cette règle ne concerne que le Guer Toshav !
En fait, c'est comme on a dit ; le Ben Noa'h n'a pas besoin de d'aller au Beit Din pour être considéré exactement comme un Guer Toshav.
● Dans Hilkhot Mélakhim (10, 3) [Note : Petite inversion au chiour à 38mn39], il appelle un Ben Noa'h, Guer Toshav.
■ Rabbi Avraham ben HaRambam semble suivre son père (comme souvent), c'est machma comme ça du Sefer Hamaspik page 27.
Ainsi, on a vu plusieurs Rishonim et A'haronim qui ne considèraient pas les Goyim actuels comme des Akoum :
■ Le Rishon Rabeinou Yonathan ramené dans la Shita Mekoubetset sur Baba Kama 38a, et la Shita Mekoubetset elle-même pense ça, que le Goy qui se comporte bien n'est pas concerné par toutes les lois qu'on dit sur eux dans le Talmud.
■ Rav Eliahou Ba'hour [tout début des A'haronim], dans la deuxième préface de son Messoret Amassoret écrit aussi que les chrétiens ne sont évidemment pas concernés par les dinim sévères émis contre les Goyim dans la Gmara
■ Le Maharats 'Hayes écrit la même chose dans son Kountras Tiferet Israel (fin de Kol Kitvei tome 1 page 489).
■ Le Rav Klatzkin (קלצקין) dans son Shout Imrei Shéfer (§92).
■ Le Rav Kook aussi dans Igrot Hareïa (I, §89 page 99), et il se répète dans son Shout Mishpat Cohen (§58 et 61). (Au sujet de ne pas vendre une terre au Akoum.)
■ Le Rav David Tsvi Hoffmann dans son Der Shoul'han Arou'h [livre écrit en allemand en caractères gothiques qui n'a jamais été traduit, imprimé à Berlin en 1894] lui-aussi écrit la même chose.
■ Le Rav Shimshon Rephael Hirsch [un autre allemand, il a écrit ce livre en allemand mais ne l'a jamais publié, par contre ça a été traduit et publié en anglais. Imprimé à Londres en 1956, ça a été traduit par le Rav Ishaï Grunfeld], dans son Judaism Eternel volume 2 page 176 et suivantes.
■ Le Rav 'Haïm David Halévi dans son Shout Assé Lekha Rav (IX, §32) rajoute qu'on doit se comportait bien avec les Goyim pas mipnei darkei shalom (pour ne pas faire d'histoires) comme à l'époque, mais par 'hova moussarit (devoir morale).
Il écrit la même chose aussi dans le 'helek IX siman §32.
■ Le Shout Sia'h Na'houm (§93), du Rav Rabinovitch.
■ Le Rav Its'hak Halévy Herzog, grand rabbin en Israel a aussi écrit ça dans son Te'houka LeIsrael Al Pi Hatorah (I, p.12 et suiv. et III, p.278), [dans l'édition de Jérusalem 1989].
Il rajoute que la grande majorité des Goyim des pays civilisés se comportent bien.
■ On a aussi une lettre du Tsits Eliezer - le Rav Waldenberg - à Rav 'Haim David Halevy, c'est imprimé au début de son livre Ben Israel Laamim imprimé à Jérusalem en 1954 page 16 et 17.
VI. L'objet perdu du Goy
Peut-on garder l'objet perdu d'un non-juif ?
La Gmara Sanhédrin 76b nous en interdit.
Le Méiri écrit déjà dans Baba Metsia 27a, dans Avoda Zara 26a et dans Sanhédrin 76b que ça ne concerne que les barbares de l'époque, mais pas les chrétiens.
(Bien qu'à son époque entre le 13ème et 14ème siècle les chrétiens n'étaient pas si civilisés que ça, mais ils l'étaient déjà beaucoup plus que ceux de l'époque du Talmud.)
Dans le Séfer 'Hassidim (§358), c'est écrit qu'on doit rendre l'objet à un Goy qui respecte les sept Mitsvot, ainsi que son erreur (il nous a rendu trop de monnaie par exemple).
Il ajoute qu'il faut l'honorer plus qu'un juif qui n'étudie pas la Torah.
Il est ramené dans la Halakha, dans le Knesset Hagdola ('Hoshen Mishpat §266, Hagahot Beth Yossef ot 1).
C'est aussi écrit comme ça dans le Beèr Hagola ('Hoshen Mishpat §266, 2).
Le (Rav) Ist'hak Ber Levinzohn aussi , dans son Beth Yéhouda (I, §71 note page 153), et dans son Zéroubabel (II, page 106).
Il ramène un Rishon, le Smag (Assin §74) qui dit qu'il faut rendre la Aveida du Goy, et qui ramène le Yéroushalmi Baba Metsia 8a où on voit pleins d'histoires de Rabbanim qui rendaient des objets au non-juif.
Là-bas, on raconte qu'une reine avait perdu son bijou et avait annoncé que celui qui le retrouvera sera récompensé, mais si on retrouve l'objet chez quelqu'un après trente jours il sera condamné à mort (ça voudrait dire qu'il en aura profité pendant ces quelques jours).
Rabbi Shmouel bar Sousrataï (רבי שמואל בר סוסרטי) l'a retrouvé, mais il ne lui a rendu que le 31ème jour, afin de montrer que ce n'est pas à cause des menaces de reine qu'il rend cet objet, mais uniquement parce qu'il obéit au Maître du monde.
Si ce n'était qu'un problème de 'Hiloul Hashem, il n'aurait pas dû rendre le bijou du tout !
Ou encore mieux : s'il voulait faire du Kidoush Hashem il aurait fallu le restituer dans les trente jours !
On voit bien qu'il pensait que Hashem a ordonné de rendre la Métsia du Goy.
Il y a aussi dans la Mékhilta messekhta dekaspa, parasha 20 qui explique qu'on doit rendre le taureau perdu même au Goy Akoum (barbare) minHatorah !
Ce n'est pas l'avis retenu dans la Halakha, néanmoins on pourrait dire que tout son 'Hidoush est sur le Goy Akoum, mais sur le non-juif civilisé tout le monde serait d'accord qu'il faut le rendre.
■■
Le Rav Klein, un grand Rav contemporain 'hassidique qui habitait en Amérique, dans son Michné Halakhot (IX, §371 et 381), écrit qu'il est en désaccord avec le Shout Melamed Lehoïl et le Torah Tmima qui disent qu'il faut rendre l'objet au Goy.
Il rajoute que de nos jours, il n'y a pas un seul Goy qui respecte les sept Mitsvot !
Mais même si on en trouve un, il ne faudrait toujours pas lui rendre !
C'est contre ce qu'écrivent les Rishonim qu'on a cité : le Smag, le Séfer 'Hassidim, le Méiri.
Bien entendu il a de quoi s'appuyer, mais comme on a vu ça peut découler d'une erreur de compréhension. (Le fait que le Rambam impose d'accepter les sept Mitsvot devant un Beit Din etc.)
[ ■ Concernant l'avis du Rambam à ce sujet :
Il écrit lui-même dans Gzeila Veaveida (XI, 3), et c'est ramené dans le Shoul'han Aroukh ('Hoshen Mishpat §266, 1), que toute la raison de ne pas rendre l'objet perdu au Goy est de ne pas soutenir la mauvaise cause.
(Avec cet argent il pourrait perpétrer des crimes.)
Le Beèr Hagola déduit de là que c'est seulement pour le Akoum criminel et assassin que cette règle s'applique, mais pas pour le Goy poli et civilisé.
Le Rav, Rabbi Yaacov Abihssira (Abou’hatseira), le grand-père de Baba Salé [il faut savoir qu'il n'a pas juste fait la Kabbala et le tapis volant, il a surtout étudié la Gmara, il a été Roch Yéshiva], écrit dans son Shout Yorou Mishpateikha Leyaakov (§23) qu'il n'est pas d'accord avec le Maté Shimon (§72), mais que la Halakha est comme le Shoul'han Aroukh qui écrit que toute la raison est parce qu'on soutient leurs barbaries mais qu'il n'y a aucun problème pour le Goy contemporain.
[Il affirme que c'est l'opinion du Shoul'han Aroukh bien que dans le Beth Yossef ce n'est pas écrit comme ça.]
Rabbi Khalfon Moché (Moshé Khalfon) Hacohen dans son Shout Shoel Venishal (II, 'Hoshen Mishpat §13) écrit aussi que de nos jours, on est obligé de leur restituer un objet perdu.
■ ]
Rav Klein est un Rav 'Hassidique, comme la plupart des Rabbanim qui vont fermement à l'encontre d'une ouverture vers le Goy.
Pourquoi ?
Les 'Hassidim travaillent beaucoup sur la kdousha de la vie juive, pas une vie plate, et malheureusement ça peut entraîner un regard un regard plein de mépris et de dédain envers le Goy dont la vie est très loin de la kdousha.
(On devrait se dire de le respecter tel qu'il est, comme ce qu'Hashem lui a imposé d'être mais pas plus.)
Toutes les croyances mystiques jouent aussi dans ce sens là, car ils détachent le rapport du juif avec le réel.
[...]
VII. On doit tuer Amalek et les sept peuples.
C'est tout un sujet, et on n'aura pas le temps de rentrer dans les moindres détails.
Il faut tout de même savoir que le Rambam écrit dans Hilkhot Mélakhim (6, 4) que cette loi ne s'applique que s'ils n'ont pas voulu faire la paix, s'engager à faire les sept Mitsvot.
Mais si ils prennent sur eux d'arrêter de faire des sacrifices d'enfants au Baal, de voler, de tuer; alors on ne doit pas les tuer.
On ne doit tuer seulement ce qui s'entêtent à être à des assassins, en d'autres termes : des terroristes !
VIII. Lorsque le taureau du juif encorne celui du Goy, le juif est acquitté.
C'est une Mishna dans Baba Kama 37b
Le Rambam dans son Piroush HaMishnayot Baba Kama (4, 3) écrit qu'il ne faut pas s'étonner, on parle encore des barbares.
Le Mirkevet Hamishné aussi déduit ça du Rambam dans le Michné Torah Nizkei Mamon (8, 5).
Le Méiri écrit déjà la même chose sur place dans la Gmara, et il est ramené par la Shita Mekoubetset.
Le Maharal de Prague aussi, dans son Beèr Hagola fin du Beèr 7 page 145, le Torah Tmima dans Dvarim XXII, ot 22 et encore énormément d'autres A'haronim.
Il est important de pointer ce qui est faux, dénoncer les mensonges qui vont à l'encontre la Torah.
Le Maharal de Prague écrit dans son commentaire sur Avot Perek 2 dans la Mishna qui nous dit de savoir quoi répondre à l'Apikoros, que de la même manière qu'il y a une mitsva d'étudier la Torah parce qu'elle est vraie, il y a aussi une Mitsva de dénoncer le mensonge.
Si on le dénonce pas, même si on ne l'applique pas, il va finalement s'infiltrer dans nos croyances.
Le Rav Kook écrit ..
[ On cite beaucoup le Rav Kook (respecté par tout le monde -excepté quelques gens farfelus- comme un très grand Talmid 'Hakham, la seule polémique qu'il y a eu contre lui était seulement à propos du sionisme) pour les juifs sionistes mizra'histes qui le considéré et l'appelé HaRav.
Le Rav Wattenberg tient à préciser sa position car malheureusement souvent chez les juifs sionistes, il y a un sentiment de racisme.
Il faut savoir faire la part des choses entre les terroristes et les gens civilisés qui n'ont pas à pâtir des autres. ]
.. dans le Linvoukhei Hador [livre publié après sa mort, le language y est très compréhensible et clair - contrairement à ses autres livres semi-poétiques et philosophiques] au troisième chapitre que l'essentiel de la Avoda dans nos générations est de bien clarifier toutes les idées de la Torah qui pourraient paraître contraire à la morale humaine.
IX. Ishmael est barbare (Bereshit 16, 12)
Il faut savoir que ça ne concernait que Ishmael, et pas ses descendants !
Sinon ça reviendrait à ne pas leur reconnaître le libre-arbitre, on frôlerait la Kfira.
Un arabe peut être Tsadik et avoir sa part au Olam Haba.
Des Maamarei 'Hazal nous disent seulement qu'ils ont une tendance au vol, comme les descendants de Essav qui ont une tendance au meurtre (c'est dans le fameux Yalkout Shimoni Parashat Vézot HaBerakha 951).
Tout comme le juif dont la Gmara nous dit dans Bétsa 25b qu'ils ont une tendance à l'effronterie (on nous dit que sans la Torah, le peuple juif aurait massacré le monde avec leur effronterie).
Le Rambam nous parle de quelques arabes qui seraient extraordinaires notamment Averroès ibn Rochd..
On voit aussi dans son Moré Nevoukhim (II, §9) qu'il parle de l'excellent Abou-Becr ibn-al-Çayeg (Avempace), et dit qu'il a étudié chez un de ses élèves etc. etc.
X. Essav déteste Yaacov
C'est dans le Sifri Béahalotékha Pisska 11
Là aussi c'est la même arnaque, on ne parle que de Essav pas de ses enfants.
Sinon on aurait dû dire que Edom déteste Israel, et on ne peut pas dire que les enfants se comportent comme leurs parents (Maassei Avot siman Lebanim) :
D'une part, tous les Goyim ne sont pas les descendants de Essav, ils ne représentent qu'une minorité.
D'autre part, Maassei Avot siman Lebanim, ne veut pas dire que les enfants seront exactement comme les parents.
N'y a-t'il pas des mécréants dans la descendance de Yaacov ?
XI. Les non-juifs auraient été créés pour servir les juifs.
C'est sûrement de là que certains ont pu imaginer un complot juif mondial, comme le fictif et célèbre Protocoles des Sages de Sion.
'Has Véchalom tout cela !
Dans ce cas là, les non-juifs n'auraient pas dù avoir de libre arbitre, tout comme les animaux qui eux sont vraiment-là pour nous servir. S'ils ont un libre arbitre, c'est que leur vie aussi a un sens.
Les gens qui disent ça se fondent sur une mauvaise compréhension du premier Rashi sur la Torah, qui explique Béréshit (le commencement - le premier mot de la Torah), en disant que tout le monde n'a été créé que Bishvil Israel qui est Réshit - pour Israël qui est appeler premier.
Il faut en fait comprendre Bishvil, Bizkhout Israel, le monde a été créé par le mérite d'Israel (D.ieu n'ayant créé le monde que pour qu'il y ait un peuple qui accomplisse la Torah).
La preuve est que la source de Rashi se trouve dans le Midrash Vayikra Raba (§36, 4) et dans le Midrash Tan'houma Bouber Bereshit §10 dit explicitement Bizkhout Israel.
■ Sur le verset dans Zekharia (8, 23), la Gmara Chabat 32b dit que chaque juif aura 2800 (dix personnes pour chacune des 70 langues dans chacun des quatre pans du vêtement) serviteurs.
Là-bas aussi il faut comprendre des méshamshim des gens qui vont les aider, la différence étant qu'ils seront volontaires.
Cette prophétie ne fait que dire qu'à l'époque du Machiah, les non-juifs seront tellement convaincus de l'importance de la Torah et du judaïsme - mais ne pouvant plus se convertir, ils voudront participer mais pas être l'esclave du juif !
D'ailleurs la fin du verset le dit clairement "נלכה עמכם", "nous irons avec vous", ce sera tout à fait volontaire.
Néanmoins il faut savoir que lorsque l'on lit certain livres, ce n'est pas ce qui apparaît.
Le Maharal dans la préface de son Derekh Ha'hayim page 12 que les Goyim ont été créés pour servir les juifs.
Le Rav Éliyahou Cohen dans son Midrash Talpiot page 255d écrit la même chose.
[Le Rav Wattenberg] ne sait pas comment il faut les comprendre, mais si c'est à prendre au sens simple, c'est scandaleux et le Rav n'est pas d'accord : il s'appuie sur tous les autres Rishonim et surtout sur ceux qui ont indiqué de toujours être fidèle au bon sens humain.
D'autant plus que cette idée ne se retrouve que dans des A'haronim tardifs.
■ Le verset dit dans Béréshit 27, 29 יעבדוך עמים, les peuples te serviront.
Il faut encore comprendre que ce n'est qu'une aide, pas un asservissement; et lorsque le verset continue en disant qu'Essav se prosternera à Yaacov, c'est dans le sens qu'il va reconnaître l'importance de notre mission.
La preuve, c'est que Yaacov lui-même lorsqu'il bénit son fils Yéhouda (Bereshit 49, 2), il lui dit la même chose : tes frères te serviront et se prosterneront à toi.
Il ne faut pas comprendre que les juifs seront les esclaves de Yéhouda, mais simplement qu'ils reconnaîtront son rôle.
Le Emek Davar du Nétsiv explique que c'est la raison pour laquelle vayishta'havou est écrit 'hasser (il manque un vav), pour ne pas comprendre le sens simple mais seulement une idée de respect.
Il ne faut pas perdre de vue qu'il est écrit dans le Midrash Tana debei Éliyahou Raba §9 que juif ou Goy, homme ou femme, serviteur ou servante, en fonction de ses bonnes actions le רוח הקודש (sorte d'inspiration divine en dessous du niveau de prophétie - qu'on retrouve souvent chez Nos Maîtres même contemporain) réside sur lui. Pas besoin de se présenter au Beit Din etc.
On sait aussi que les Goyim ont une part dans le monde futur, comme c'est écrit dans le Rambam Hilkhot Téchouva (§3, 5) c'est aussi mashma de la Mishna dans Sanhédrin 70, ainsi que dans la Tossefta Sanhédrin (§3, 1).
Le Rambam écrit aussi dans une réponse qu'il a adressée à Rav 'Hesdaï Halévi (page 24a des Igrot Harambam dans l'édition de Leipzig) que Hashem attend de l'homme le coeur, et que si quelqu'un s'est travaillé pour devenir quelqu'un de bien, il est évident qu'il a le droit au monde futur. [Il rentre aussi l'idée de croire en D.ieu, mais pas le temps d'en parler.]
XII. Le concept de Darkei Shalom
Il est écrit dans Guittin 61a qu'on a pour devoir envers les Goyim de visiter les malades, d'enterrer les morts, de les consoler, de donner la Tzédaka etc.etc.
Mais pour quelle raison :
Pour rester en bons termes avec eux (mipnei darkei shalom, c'est comme ça que les gens comprenne généralement cette Gmara), c'est-à-dire pour éviter qu'ils nous attaquent etc.
"Si on le pouvait on serait méchant envers lui, mais bon, comme c'est dangereux ils sont plus nombreux que nous, alors on va être gentils avec eux parce qu'on a peur."
C'est faux. On doit comprendre différemment la Gmara.
On doit faire des bontés aux Goyim parce qu'on aime la paix, ce n'est pas écrit mipnei tsorekh shalom.
Sans quoi on aurait peut-être dû écrire me'hamat darkei shalom.
Cette idée est marquée dans beaucoup de livres :
■ Le Rav Eliahou Benamozegh, dans son ישראל והאנושות, Israel et l'humanité page 294 écrit que mipnei darkei shalom veut juste dire qu'on aime le Shalom.
Il ramène plusieurs preuves :
Lorsque les juifs sont Israël en puissance et que le Goy est minoritaire, la Halakha stipule qu'on doit quand même respecter ces lois.
On voit ainsi dans Ye'hezkel 39,11 qu'il faudra enterrer les Goyim de Gog lors de la dernière guerre.
Dans Shmouel §2, 10 c'est écrit que lorsque le roi de Ammon est mort, David Hamélékh a envoyé à son fils 'Hanoun ben Nakhache des envoyés et des cadeaux pour lui souhaiter des condoléances.
Et David n'avait aucunement peur de lui (d'ailleurs il l'a battu largement lors d'une guerre qu'ils ont eu par la suite).
Dans Ruth Raba §2, 13, on voit aussi que Rabbi Meir est parti consoler Avnimous Hagardi.
■ Le Rav Isser Yehouda Unterman, ancien grand rabbin d'Israël, dans le Kovets Morahsa 1.
■ Le Rabeinou Ménashé ben Israel dans Justice pour les juifs page 64 traduit ça par esprit de conciliation.
■ Peut-être aussi Rav Yossef Messas. Dans Otsar Hamikhtavim (I, §240 ot 2), un juif demande s'il doit aller à l'enterrement d'un Goy, et il lui répond que c'est une obligation à cause de darkei shalom et il rajoute : même pour les bas personnages et à plus forte raison pour un Goy qui se comportait bien et qui a une part au Olam Haba.
Déjà on voit qu'il parle d'une obligation, pas d'un acte nécessaire pour notre sûreté.
Deuxièmement, si le Rav Messas avait compris qu'on doit agir ainsi pour ne pas se disputer avec les Goyim, quelle différence entre le Goy Tsadik et le Goy Rasha ?
■ Rabbi Elazar Fleckels, élève du 'Hatam Sofer et surtout du Noda Biyehouda dans Ksout Enayim imprimé au début de son Shout Tshouva Meahava (§7) prouve à partir d'une Mekhilta et de la Gmara une Mitsva de la Torah de prêter de l'argent à un Goy dans le besoin.
Et il écrit qu'à plus forte raison on devra lui donner de la charité.
Lui non plus n'a pas pu comprendre que c'est à cause de la peur des représailles s'il pense que c'est une Mitsva déOrayta.
■ Le (Rav) Its'haq ber Levinsohn aussi écrit dans Zéroubabel (II, page 91-92) la même idée.
■ C'est ce qui ressort aussi du Rambam : dans Hilkhot Mélakhim à la fin du Perek 10, il y ramène la Mishna de Guittin, mais il continue et rajoute "parce que le verset dit que D.ieu est bon avec toutes les créatures et que ses voies sont agréables etc."
On retrouve en fait cette idée par le Rav Eliahou Klatzkin, dans son Shout Imrei Shéfer (§92 page 79a).
Il rajoute qu'on trouve dans le Yéroushalmi de Irouvin (§7, 9) le language de darkei shalom qui n'a rien à voir avec la peur des représailles.
- On voit aussi dans Guittin 59b que ce darkei shalom, correspond au verset de Mishlei 3,17 que les voies d'Hashem sont agréables etc.
■ On peut même apporter une preuve de la Gmara Brakhot 17a qui dit que l'homme doit toujours être sympathique, Marbé Shalom avec ses proches, sa famille et même avec un Goy dans la rue (qu'on ne connaît pas spécialement).
Pourquoi ?
Pour être aimé du haut (de Hashem) et du bas (des gens).
XIII. Lo Té'honem (Dvarim 7,2).
Dans la Massekhet Avoda Zara 20a on nous donne plusieurs interprétations de cet interdit, entre autres ne pas lui offrir de cadeaux et ne pas dire du bien de lui (il est beau etc.).
Le Méiri écrit sur place qu'on ne parle bien entendu que du Oved Avoda Zara barbare, du terroriste.
Le Torah Tmima écrit aussi sur Dévarim 7, Ot 1 à 3 la même chose. Il ramène un Tosfot qui va dans ce sens, ainsi que plusieurs sources de la Gmara où on voit qu'on envoyait des cadeaux au Goy.
Le 'Hinoukh aussi dans la Mitsva 426.
Le Pa'had Its'haq du Rav Lampronti dit aussi que ça ne concernait que les Goyim suspectés de zoophilie, de meurtre etc.
La Gmara dans Psa'him 22a nous cite une Mishna qui nous dit qu'on envoie un cadeau à un Goy.
On voie bien que pour le Nokhri (le Goy normal) c'est autorisé contrairement au Akoum.
Mais en fait, lorsqu'on vérifie la source ('Houlin 93b en bas), on parle du Akoum !
Il faut dire que la vraie version est celle de Psa'him (comme celle du Séder HaMishnayot) - c'est-à-dire Nokhri, en réalité, les mots désignant le Goy ont été intervertis au fil du temps à cause des problèmes de censure.
Le Rashba dans son Shout (I, 8) ramène une preuve de Avoda Zara 65a où c'est écrit explicitement que lorsqu'on a reproché à Rav Yéhouda d'avoir envoyé un cadeau à un Goy, il a répondu que celui-ci n'était pas Akoum.
Le Tour aussi écrit la même chose dans 'Hoshen Mishpat §249.
Ce qui est étrange, c'est que le Beth Yossef (le Shoul'han Aroukh) n'est pas d'accord et interdit même au musulman.
Le Ba'h n'est pas d'accord.
Le Chakh par contre, dans Yoré Déa (§151, sk.18) ne ramènera que l'avis du Beth Yossef.
Mais on voit dans le Rambam Hilkhot Avoda Zara (§10, 4) que c'est autorisé. D'ailleurs c'est un verset explicite qui dit qu'il faut donner la viande qui ne nous est pas cachère au Goy (Dvarim 14, 21).
XIV. Aimer son prochain comme soi-même (Vayikra 19, 18)
Qu'en est-il du Goy ?
Le Yad Rama dans Sanhédrin 52b explique que Reakha (רעך) désigne un juif.
Le Rambam Hilkhot Déot (§6, 3) précise aussi que ça concerne le juif.
■ Néanmoins, plusieurs commentateurs sont en Ma'hloket avec le Rambam et le Yad Rama . ■
Dans le Séfer Aïkarim du Rav Yossef Albo, Maamar 3 fin §25, il est dit que cette Mitsva de la Torah inclut aussi le Goy.
C'est ce qui ressort aussi de Rabeinou Bé'hayé dans Shemot 20, 13 au sujet de l'interdit de faire un faux témoignage sur Reakha, il dit que ça inclut le Goy - sans quoi on aurait dû dire A'hikha.
Mais en fait on a déjà dans le Midrash Tana debei Éliyahou Raba §15 page 51a sur le verset de Vayikra 19, 13 (l'interdit de retenir le salaire de son prochain) cette idée que le mot Reakha inclut le Goy.
C'est aussi ce qu'ont écrit beaucoup d'A'haronim :
● Le Rav 'Haïm Bloch dans son Da Ma Shetashiv Perek 13 ramène plusieurs preuves par exemple dans Eikha 1, 2 on voit que les autres peuples sont appelés Rééa.
● Le Likoutei Anshei Shem Al Hatorah sur Vayikra 19, 18.
● Le Rav Israël de Sarcelles dans son Menou'hat Aharon sur Massekhet Psa'him page 323 note 41 bis écrit la même chose.
● C'est aussi mashma du Shout Imrei Shéfer du Rav Klatzkin (§92).
● Le Rav Éliyahou Benamozegh dans son commentaire sur la Torah Em Lamikra Vayikra page 46a et b explique que le début du verset dit Lo Tikom Vélo Titor et Bnei Amekha (interdit de se venger et d'avoir de la rancoeur avec les gens de notre peuple) et ensuite on dit qu'il faut aimer son prochain comme soi-même.
Pourquoi dit-on au début Bnei Amekha et ensuite Reakha ? C'est que ce dernier inclut aussi l'amour du Goy.
Le Passouk dans Vayikra 19, 34 dit clairement aussi d'aimer comme soi-même le Guer Toshav.
● Et avant eux, le Rav Pin'has Éliyahou de Vilna dans le Séfer Habrit (II, Maamar 13 §5) ramène le preuve que le Rav Benamozegh et comme le Rabeinou Bé'hayé il dit qu'on aurait dû dire A'hekha.
[ Alexandre Weill [un juif Apikoros qui est souvent revenu sur ce qu'il pensait, mais à priori c'est un Kofer] écrit dans un des ses très nombreux livre La France catholique et athée, livre en réponse à la France juive de Drumont (livre sur le complot juif) écrit que c'est seulement une idée chrétienne que l'amour ne s'applique qu'à ceux de son groupe. ]
Le (Rav) Yehouda Moyzes, un homme un peu border-line, il est mort jeune et avait des chitot un peu farfelues. Mais ce n'est pas sa position qui est intéressante mais les preuves qu'il amène
Dans son Kinat Aémet page 90 Note 1, il ramène plusieurs preuves à ça aussi.
● Le Baroukh Shéamar du Rav Epstein, l'auteur du Torah Tmima sur Avot (3, 14) pareil.
● Aussi le Shmouel David Luzzato, lui-aussi rabbin un peu contreversé, dans Yessodei Hatorah (§39).
● Le Thora Shléma du Rav Shlomo Shik aussi - pas celui du Rav Kasher, lui par contre est aimé par tout le monde, c'est dans Shemot page 32a.
● Et en fait, même le Thora Shléma du Rav Mena'hem Kasher dans les milouim sur Shémot §20 page 261. Il ramène une preuve de Shemot 11,2 au sujet des juifs qui empruntent aux égyptiens, on emploie aussi le thème de Reeou.
Mais on pourrait repousser en disant que ce n'était qu'avant Matane Torah où on n'était pas encore "juif"
Il ramène une autre preuve de 'Houshaï Haarki, appelé Réé David dans Shmouel 2 16,16. C'était un Goy et c'était l'ami du Roi David.
Il rajoute encore une preuve du Rav 'Haïm Vital, le Mahar'hou, fidèle élève du AriZal, dans Shaarei Kdousha (I, Shaar 5) qui dit d'aimer tout le monde, même les non-juifs.
■ ■ Mais en fait même pour le Rambam et le Yad Rama on pourrait expliquer simplement, que leur intention est de dire que pour le juif, la "grande famille", on a l'obligation de l'aimer comme soi-même.
Tandis que pour le non-juif, on devrait l'aimer, mais pas obligatoirement "comme soi-même".
Et ce qui ressort d'énormément d'A'haronim :
- Le Yaabets dans Migdal Oz Aliat Ahava §12.
- Le (Rav) Its'haq ber Levinsohn dans Zéroubabel (II, page 104) écrit que miDérabanane ça a été élargi aux Goyim.
- Le Rav Shimshon Rephael Hirsch aussi dans son commentaire sur Vayikra 19,18 écrit la même chose.
- Le Rav Kook aussi, puisqu'on a dit qu'on devait le citer, dans Midot Hareïa Ahava sk.5 et dans Shmoné Kvatsim (I, §407 et 593 et VI, §243) écrit qu'il faut aider et faire du bien à tous les peuples, amener à leurs vies du bonheur.
Il ajoute dans Orot page 149 que pour faire convenablement Ahavat Israel, il faut aussi aimer les non-juifs : lorsqu'on a sent du mépris vis-à-vis d'une partie de l'humanité, c'est un signe que son âme ne s'est pas totalement purifiée de la "saleté" de la faute.
Il dit encore dans Shmoné Kvatsim (I, §203) que les grandes âmes se ressentent attachées à toute l'humanité
- Le Maharal écrit aussi dans Derekh 'Haim page 38 et 47 que celui qui aime D.ieu, aime aussi ses créatures.
- On retrouve à peu près ça chez le Ramak, le Rav Cordovero dans son Tomer Dvora §2 et à la fin du troisième chapitre.
- Rabbi Elazar Fleckels dans Ksout Enayim §4 écrit aussi qu'il est interdit d'humilier, de haïr un Goy; comme c'est marqué dans Avot (4, 3) : Al Téhi Baz Lékol Adam. (Mais davka là-bas on dit comme raison שֶׁאֵין לְךָ אָדָם שֶׁאֵין לוֹ שָׁעָה).
Il ramène aussi dans Avot (2, 11) que la haine des créatures sort l'homme du monde.
Il ramène le Passouk dans Dévarim 3,8 qui nous dit de ne pas haïr l'égyptien car on doit leur être reconnaissant de nous avoir laissé habiter chez eux.
Les égyptiens nous ont asservis pendant près de 200 ans, ils ont noyé les garçons dans le nil etc. etc
Malgré tout il ne faut pas les haïr, à plus forte raison que nous devons respecter le pays où nous sommes où les conditions sont infiniment plus agréables.
Il écrit là-bas : "Qui est l'imbécile qui va s'imaginer que la Torah nous permette de mépriser les non-juifs. Ce ne sont que les mauvaises Midot qui le pousse à penser ça, et c'est à l'encontre de la Torah."
- Le Rav 'Hezkia Shabtaï de Salonique écrit aussi dans son livre Divrei 'Hizkiyahou page 156-157 la preuve des égyptiens.
Il rajoute qu'on est obligé de participer à leurs souffrances et à leurs deuils : lorsqu'il y a eu un attentat par exemple.
- Plus ou moins la même chose a été dite par le Rav Shimshon Rephael Hirsch dans 'Horev §25 page 435 : un juif a le devoir d'aimer le pays.
- Le Rav Ye'hezkel Lewinstein, [c'était le Machgia'h à la Yeshiva de Poniowitch et avant cela à Mir - pendant la seconde guerre] était à Bnei Brak à la Yeshiva de Poniowitch et il y avait eu le tremblement de terre en Asie avec des centaines de milliers de morts.
Dans une Drasha il s'étonne que personne n'est terrorisé ou choqué par ce qui s'est passé, sous prétexte qu'ils ne sont - de toute façon - pas juifs.
Ça a été consigné dans le Or Ye'hezkel 'helek Midot page 149.
Et il ajoute là-bas page 151 qu'Hashem demande à chaque juif de ressentir la souffrance, et d'avoir de la pitié avec toutes ses créatures
Comme il est écrit dans le Midrash, dans Bamidbar Raba §20, 1 : Voyez la différence entre les prophètes juifs et Goyim, les prophètes juifs éprouvaient de la pitié sur les juifs et non-juifs - pas seulement sur son peuple.
C'est dans Yirmiya 48, 36 et dans Yé'hezkel 27,2.
On voit aussi bien sûr avec l'épisode de Sdom et Amora, que Avraham a essayé par tous les moyens de les sauver alors qu'ils étaient très loins d'être des Tsadikim.
- La même idée se retrouve chez Rav Tzadok Hacohen de Lublin dans son Tsidkat Hatsadik §150.
- Le Rabbi Avraham Azoulay , l'arrière grand-père du 'Hida dans Ahava Bétaanouguim sur Avot (1, 12) page 6a dans l'édition de Jérusalem 1915 sur Ohev et Habriyot explique que le simple fait d'être d'une créature de D.ieu justifie à les aimer.
Et exactement la même chose dans le Midrash Shmouel sur place dans Avot.
- La même explication de cette Mishna par le Rav Aharon Katz dans le Ma'hzik Brakha (Cracovie 1914) II, §4 page 24a et III, §3 page 34a.
- Le Rav Khalfon Moché Hacohen de Djerba dans Zkhout Moshé Droush 7, c'est un livre imprimé dans le Maté Moshé en 1919 page 64, écrit que l'homme a été crée à l'image de D.ieu et il n'y a pas à avoir de disputes entre chrétiens juifs ou musulmans.
■ Dans le Midrash Bamidbar Raba §21 Siman 24 c'est écrit que les 'Hazal se plaignent qu'on amène 70 sacrifices pour les 70 peuples [pour prier D.ieu de leur bien-être, ça se passe chaque année à Souccot] mais eux nous rendent de la haine contre l'amour.
L'amitié avec les Goyim
Tout ça c'était dans la théorie, mais même en pratique dans la réalité, on a vu plein d'Amoraïm et Tanaïm amis avec des non-juifs
■ Rabban Gamliel, Rabbi Yéochoua, Rabbi Elazar ben Azaria, Rabbi Akiva; tous les Gdolei Hador cette génération étaient amis avec un Goy philosophe (c'est écrit dans la Massekhet Derekh Erets Raba Perek .5.
C'est comme si qu'on disait que Rav Steinman, Rav Ovadia Yossef ou Rav Eliyachiv étaient ami avec un certain Goy !
■ Dans la génération d'après, on a Rabbi Meir était ami avec ce (Av)Nimous Hagardi. (Ruth Raba §2 Siman 13, on l'a cité plus haut, et dans le Yalkout Shimoni sur Ruth Siman 601).
■ Rabbi Yéhouda Hanassi, celui qui a compilé les Mishnayot, était ami avec l'empereur Antonin .
C'est écrit dans Avoda Zara 10b.
Dans 'Houlin 87 on voit qu'il a même invité un Tsédoki (Saduccéen) à manger chez lui.
Et dans Tana debei Éliahou Raba Perek 10 page 39a c'est écrit מעשה בכומר אחד, il s'est passé une histoire avec une sorte de prêtre, et Rabbi Yéhouda Hanassi mangeait et buvait avec lui. Et en plus l'histoire se passait chez ce prêtre !
- Il mangeait cachère bien entendu, mais il pouvait entretenir une relation amicale avec quelqu'un qui se comportait bien.
■ Rav, élève de Rabbi, était l'ami de Adré'han (Avoda Zara à la fin de 10b).
Lorsque celui est mort Rav a dit (et ainsi avait dit Rabbi de Antonin) נתפרדה החבילה, littéralement le sac est détaché.
Rashi explique (11a en haut) que c'est leur amitié car ils étaient reliés dans l'âme et profondément amis.
Ce n'était pas une amitié à cause du danger ou mipnei darkei shalom ou quoi que ce soit.
■ Shmouel, le collègue de Rav, était aussi ami avec un Goy qui s'appelait Avlet (Massekhet Chabat 156b).
Et dans Avoda Zara 30a on dit aussi qu'il l'a invité à manger chez lui, et se connaissant tellement, lorsque le serviteur a amené du vin Avlet a retiré les mains de la table pour ne pas toucher par inadvertance le vin et ainsi le rendre non-cacher.
(à la fin de l'histoire, Shmouel le rassure car le vin était de toute façon déja Mévoushal.)
Le Séder Hadorot du Rav Halpern s'étonne du You'hassin qui "ose" dire que Avlet un Goy était l'ami du grand Shmouel !
Alors le R. Shlomo Yehouda Rapoport , Shir, dans son Erekh Milin (I, page 90) s'oppose au Séder Hadorot car Rashi surligne à propos de Rav qu'il était le meilleur ami de Adré'han !
Il n'y a pas de problème à cela.
La Gmara dans Bétsa 21b dit explicitement qu'on peut inviter un Goy chez soi le Chabat !
[La Gmara le précise parce que les jours de Yom Tov c'est interdit, de peur que le juif rajoute de la nourriture à cuire ce qui est interdit.]
(Pas comme le Ben Ish 'Haï I, Emor §12).
Mais pas seulement chez les Tanaïm et Amoraïm, on voit ça même chez les Rishonim.
■ Rabbi Yéhouda Halévi, le Kouzari, avait un ami poète non-juif.
■ Le Rabbi Imannuel de Rome, un Rishon de l'époque du Méiri, était l'ami de Dante.
Il a d'ailleurs écrit un livre qui ressemble beaucoup à la Divine Comédie, התופת והעדן.
■ Le Rav Éliyahou Ba'hour qu'on a déjà cité, était non seulement ami, mais hébergeait chez lui son ami cardinal Gilles de Viterbe pendant 13 ans en contrepartie de cours d'hébreu.
Il écrit ça dans différents livres : la deuxième préface du Tishbi, et deuxième préface du Messoret Amassoret (il n'en était alors qu'à 10 ans).
Il y a malheureusement parfois des juifs qui ont un sentiment injustifié de haine envers le Goy, et c'est une mauvaise Mida, comme l'écrit le Rav Kook (Shmoné Kvatsim I, §593) :
"Une certaine Mida pousse à voir d'un oeil négatif tout ce qui est en dehors du cercle juif, et c'est un des points essentiels qui participe au massacre de la construction spirituelle du peuple juif.
Les juifs devraient essayer de construire une philosophie adaptée à la Torah."
C'était le rêve de Rav Kook d'arriver à faire un pays où les gens verraient comment des juifs se comportent par rapport aux minorités et respectent les règles de savoir-vivre
Où on pourrait voir l'intégrité de la Torah et des Midot du peuple juif...
Conclusion
La haine du Goy revient surtout chez les Amei Haaretz, l'ignorant peut se réclamer d'un pseudo-racisme en disant: "je n'aime pas les Goyim parce que la Torah nous l'ordonne".
Mais non, la Torah ne l'ordonne pas.
C'est la Torah qu'il ne sait pas lire, qu'il ne sait pas comprendre, et son Talmud qu'il a lu de travers, qui lui donnent cette impression.
Mais les 'Hazal, les Rishonim et les A'haronim, tout ceux qu'on a cité, montrent bien que ce n'est pas la position de la Torah.
Celui qui a compris convenablement son Talmud, qui l'a lu et digéré, qui a lu ses commentaires, voit bien que ce n'est pas du tout l'esprit de la Torah.
Ce racisme a peut-être aussi pu toucher parfois quelques Kabbalistes qui n'auraient pas suivi l'enseignement de Rabbi 'Haim Vital que nous avons cité.
Dans la 'Hassidout comme dans la Kabala, on pousse l'exigence du niveau de kdousha au maximum, c'est très bien, mais il faut veiller à ne pas s'élever spirituellement en déviant des bases de la Torah.
Un grand Tsadik et grand Kabbaliste se doit, comme tout juif, de ne pas transgresser Lo Tétaev Mitsri et Lo Tétaev Edomi qui sont tout de même écrits dans la Torah, il ne faut pas le perdre de vue.
Le Juif Cacher n'éprouve de la haine seulement pour la mauvais comportement du Goy OU celui du juif.
Attention par contre :
Le Juif mécréant aime le Goy, mais pas pour les bonnes raisons, seulement parce qu'il veut avoir le même comportement que le mauvais Goy et commettre les mêmes bêtises
C'est en faisant ça qu'on oublie de respecter le rôle du juif.
Le juif a un rôle et ne doit pas se mélanger au Goy qui a un autre rôle : il ne faut ni se marier avec eux, ni boire leur vin; et même avec le plus grand Tsadik Goy qui aurait une part au monde futur ce serait interdit (tant qu'il est Goy).
L'enfant juif a besoin de deux parents qui lui enseignent la Torah et lui montrent le rôle du juif sur Terre.
On a ainsi vu nos Sages rester amis avec des Goyim tout en respectant ces barrières qui nous rappellent que l'on doit rester différents.
En savoir plus
Marei Mekomot de Techouvot.com :
● Le problème de la Avoda Zara : Lien
● Ça ne concerne que le Akoum : Lien
● Le musulman est Guer Toshav, et l'athée civilisé est au moins Ben Noa'h : Lien (message du 20 Août)
● Amalek et les 7 peuples, la bénédiction "qui ne m'a pas fait Goy" : Lien (12 Mars 2012)
● Le Goy est a l'image d'Hashem : Lien
● Manger avec le Goy - plus généralement : l'amitié avec un Goy : Lien
● Lectures non-juives : Lien
● Charité ou cadeau à un Goy : Lien
● Parler mal d'un Goy : Lien
● Voir le visage du Goy : Lien (en rouge)
● Prier pour un non-juif :
● Le Jésus du Talmud ne correspond pas du tout à la datation de l'évangiles, les discussions à ce sujet : Lien
● Tuer dans le judaïsme : Lien
● Essav hait Yaakov : Lien
● Le bon sens dans le judaïsme et rendre objet perdu au Goy : Lien
● Les noirs et le racisme : Lien
● Rendre l'erreur du Goy : Lien