LE COURS EN AUDIO
On va essayer de présenter le plus grand nombre de shitot de la façon la plus concise possible.
On verra aussi l'avis personnel de Rav Wattenberg.
PEUT-ON PRENDRE DE L'ARGENT GRÂCE À LA TORAH ?
La Mishna dans Avot (§4, 5) ramène au nom de Rabbi Tsadok l'interdit d'utiliser la Torah comme une couronne pour se glorifier ou comme une pioche pour creuser : on nous interdit d'utiliser l'étude de la Torah pour son profit personnel.
Il y a dessus l'un des plus longs et des plus virulents commentaires du Rambam.
Il critique tous les Rabbanim qui prennent de l'argent, dit qu'on n'a jamais vu ça chez les Tanaïm et Amoraïm etc.
Il se répète encore dans son Mishné Torah (Hilkhot Talmoud Torah §3, 10) dans ce langage : "Quiconque s'imagine s'occuper de l'étude de la Torah et ne pas travailler, en se nourrissant de la charité, fait du 'Hiloul Hashem, fait honte la Torah etc., et il perd son Olam Haba."
Le Rashbats, Rabbi Shimon ben Tsema'h Duran (רבי שמעון בן צמח דוראן), dans ses Tshouvot (I, §142 à 148) s'oppose très clairement au Maïmonide.
Il ramène plusieurs preuves de la Gmara que les Rabbanim recevaient un salaire ou de l'argent.
Et ce n'est pas en contradiction avec la Mishna, car si on propose à une personne qui passe son temps à étudier un poste de rabbin ou de professeur, c'est évident que ce n'est pas pour lui, mais c'est à des fins de diffusion de la Torah.
Le Shoul'han Aroukh Harav du Baal Hatania rajoute (Hilkhot Talmoud Torah §4, 15) qu'à fortiori c'est à considérer comme salaire "pour la Torah" si cette personne pourrait travailler dans autre chose mais se consacre à la Torah.
Le Maharshal aussi, Rav Shlomo Louria dans son Yam chel Shlomo sur 'Houlin (§3, 9) s'oppose au Rambam.
Il va jusqu'à écrire que si un Rosh Yéshiva ou un Maguid Shiour refuse de prendre de l'argent, il fait une Aveira.
Pourquoi ?
À cause de ça, il devra travailler en parallèle et son étude ne sera pas à la pointe, il préparera mal son cours, et au final la Torah ne sera pas transmise de la meilleure façon.
Le Rav Yaacov Emden (le Yaabets) aussi dans son Lé'hem Shamayim sur place écrit que le Rambam a exagéré en critiquant de grands Tsadikim.
[Bien que lui-même ne prenait rien, il travaillait et refuser tous les dons.]
Il rajoute que pas tout le monde ne peut se nourrir de la médecine (ça a souvent été reproché au Rambam), surtout que ce n'est pas un métier totalement clean.
Bien sûr si on a fait les études, qu'on soit médecins mais lékhat'hila ce n'est pas à choisir.
1. Les Tanaïm et Amoraïm
Ainsi ces Rabbanim [ainsi que le Kessef Mishné sur place] ramènent des preuves de la Gmara que les Rabbanim touchaient de l'argent.
● La Gmara dans Sota 40a nous raconte que Rabbi Abahou avait été nommé Rosh Yéshiva, mais avait laissé sa place à Rabbi Abba de Acko parce qu'il était pauvre et endetté.
[C'est détaillé dans Chabat 119 : il avait un trône en ivoire etc.]
● Dans Taanit 21a on voit l'histoire de Rabbi Yo'hanan et de Ilfa qui sont partis cherchés à manger.
Et au retour on voit que Rabbi Yo'hanan est devenu Rosh Yéshiva et n'avait plus besoin de chercher sa Parnassa.
● Dans Orayot 10b en bas, on nous raconte une histoire avec des Rabbanim dans un bateau qui discutent de deux jeunes Talmidei 'Hakhamim très pauvres. Et Raban Gamliel décide de leur donner un poste de rabbin.
● Dans Yoma 18a et dans Orayot 9a on voit qu'il fallait bien payer le Cohen Gadol.
Et on voit dans 'Houlin 134b que cette loi concerne aussi les Talmidei 'Hakhamim.
[La Tossefta Yoma (§1, 6) nous parle d'un certain Pin'has Ish 'Havata tailleur de pierre qui a été nommé Cohen Gadol.
Lorsqu'on est parti le chercher, on l'a trouvé en train de creuser une pierre, et c'est écrit qu'ils ont rempli la pierre avec des pièces d'or.]
● Dans le Midrash Tan'houma sur Trouma (§2), on nous parle d'un sage qui était dans un bateau qui fut attaqué par des pirates.
Lorsqu'ils sont arrivés sur terre, ils ont su qu'il était Talmid 'Hakham et ils lui ont donné de l'argent.
● Le Yéroushalmi Maasser Chéni (§5, 3) écrit que Rabbi Yona donnait son Maaser à Rav A'ha bar Oula parce qu'il étudiait beaucoup la Torah.
On voit ainsi qu'il y a cette idée-là de sponsoriser les Rabbanim.
2. Comment donc comprendre le Rambam ?
■ La réponse classique consiste à établir une différence entre celui qui s'impose en tant que Talmid 'Hakham et celui qui étudie dans son coin. (Et seulement par la suite on décide de le sponsoriser.)
Le Rambam dit bien "Celui qui se dit qu'il va étudier et se nourrir de la Tsédaka".
Ainsi il ne faut pas demander de l'argent, mais si on nous en propose, pas besoin de refuser.
On retrouve cette idée dans le Aroukh Hashoul'han (Yoré Déa §246, 40), dans le Or A'haim (Rishon Letsion Yoré Déa §246, 21), dans le Nishmat Kol 'Hai de Rabbi 'Haïm Pallagi (Yoré Déa §56), et dans le Mesharet Moshé de Rabbi Its'hak Attia sur le Rambam page 17b.
C'est aussi mashma du Biour Halakha du 'Hafets 'Haïm Siman 156.
■ Le Imrei David (I, §12) du Rav Malinovski, explique que le Rambam n'a interdit que dans une façon de Tsédaka, par contre si l'on fait au moyen d'une association Issakhar-Zvouloun, c'est totalement autorisé !
Le problème avec ces deux réponses c'est qu'il en ressortirait qu'il serait interdit d'étudier au Kollel (on est demandeur et ce n'est pas un Issakhar-Zvouloun).
À quel titre est-ce donc autorisé ?
3. Les Kollélim
Tout le monde connaît l'avis de Rav Moshé Feinstein (Yoré Déa II §116) : ète laasot lashem hefrou toratekha עת לעשות לה' הפרו תורתך - lorsqu'il faut agir pour la gloire de Hashem, les 'Hakhamim de la génération (et seulement eux) ont le droit de dire l'inverse d'une des lois de la Torah pour sauver les 612 autres commandements et éviter que la Torah se perde.
De nos jours c'est notre cas, le Limoud est plus difficile qu'à l'époque.
On entend souvent qu'on a commencé à dire ça après la Shoah où on a perdu beaucoup de nos Sages.
Mais en fait cette autorisation existe depuis très longtemps.
Déjà dans le Shakh (Yoré Déa §246, 20) et encore avant lui, Rav Yossef Karo en personne dans le Kessef Mishné (Hilkhot Talmoud Torah §3, 10).
Le Or A'haim écrit dans son 'Hefets Hashem sur Brakhot 7a et dans son Rishone Letsion (Yoré Déa §246) que la Torah s'est tellement élargie de nos jours avec les Rishonim, les A'haronim, qu'on ne peut pas apprendre toute la Torah.
Il dit ainsi que si ça se présente, il est convenable de recevoir une paie pour l'étude.
Mais en fait déjà un demi-millénaire avant lui, Rabeinou Yona le disait déjà !
C'est dans ses Drashot ouPiroushei sur le 'Houmach Parashat Émor page 207.
Il écrit que de ses jours, la compréhension s'est rétrécie, et qu'un homme ne pourra jamais accéder à la Torah s'il a une occupation à côté.
Ainsi de nos jours, il est préférable d'être au Kollel que d'étudier en mi-temps. Voir le Igrot Moshé (Yoré Déa II §116), et le Rav Ovadia Yossef dans Yabia Omer (VII Yoré Déa §17).
Cependant il y a mieux que le Kolel.
L'ASSOCIATION ISSAKHAR-ZVOULOUN
C'est Issakhar-Zvouloun, qui marche même sans ète laasot lashem, et le Rambam serait d'accord.
Pourquoi ? [Note : à part bien sur le fait qu'elle soit mentionnée et louée dans le Talmud et les Midrashim]
Parce que lui-même faisait ça avec son frère.
On entend souvent dire que Maïmonide était médecin et que pourtant il connaissait la Torah.
C'est un affreux mensonge, il n'était pas médecin.
Il est devenu médecin quand il était vieux, il n'y avait pas besoin d'études à l'époque.
Il a passé la majorité de sa vie à étudier la Torah en faisant Issakhar-Zvouloun et c'est comme ça qu'il est devenu LE Rambam.
Dans une lettre à Mar Yafet (Igrot Harambam page 37b édition 1859, et dans Toldot Harambam page 4), il explique qu'il le faisait avec son frère Rabbi David qui avait un commerce de pierres précieuses.
Et c'est seulement à sa mort qu'il a dû trouver du travail, il est devenu d'abord médecin du vizir puis au fur et à mesure médecin du sultan Saladin.
Mais avant ça il était juste Rabbin.
On n'aurait peut-être pas entendu parler du Rambam s'il avait dû travailler dès son plus jeune âge.
Certes on a vu des A'haronim, Rishonim et même des Amoraïm qui ont travaillé toute leur vie, mais le Rambam ça aurait pu être été différent.]
1. L'Éloge du Zvouloun
On trouve dans la Gmara des Tanaïm qui ont fait Issakhar-Zvouloun.
La Gmara dans Sota 21a nous parle de l'association entre le Tana Shimon et son frère Azaria, entre Rabbi Yo'hanan et le Nassi.
À part ça bien sûr, il y a Issakhar et Zvouloun eux-mêmes, et même les douze tribus entre eux (comme ça comprennent les A'haronim).
On voit ça dans le Midrash Raba Parashat Nasso (§13, 17).
Et tout le monde fait l'éloge de cette association.
■ Le Tour, ramené dans le Shoul'han Aroukh et le Rama (Yoré Déa début du Siman 246) écrit que tout juif est obligé d'étudier la Torah, mais celui qui est idiot, ignorant ou bien qui est trop occupé dans sa vie (il doit s'occuper de personnes malades par exemple) peut se suffire de payer ceux qui étudient afin de s'associer avec eux.
■ Le Vayikra Raba (§25, 2) explique pourquoi on appelait toujours le Tana Shimon "a'hi Azaria" : puisque c'est grâce à Azaria que Shimon a étudié, alors à chaque Halakha on l'appelait Shimon A'hi Azaria.
Dans Zva'him 2 aussi on cite ce Tana.
■ Le 'Hida dit [Rosh David (Parashat Kédoshim), Yossef Téhilot (§29) et dans Midbar Kdeimot Ot 40 §36] que celui qui fait Zvouloun, on lui enseignera toute la Torah que le Issakhar a étudié.
C'est aussi marqué comme ça dans le Ar'hev Davar Bamidbar (XXI, 20) du Netsiv .
Le 'Hafets Haïm aussi dans Ahavat 'Hessed (II, §6).
Mais en fait la source la plus ancienne est dans le Yalkout Réouvéni dans Réé page 30a.
Et c'est aussi mashma de la Gmara Psa'him 53b.
■ Il est marqué dans le Shout Beit Shlomo (Yoré Déa II, §94) que même si le Issakhar étudie shélo lishma, le mérite du Zvouloun n'en est pas diminué pour autant.
Il dit aussi que c'est prioritaire sur la Mitsva d'aller en Israel : si en faisant la Alya on n'aura plus les moyens de subventionner de l'étude de Torah il faudra rester en 'Houts Laarets.
■ Le Zohar dans Parashat Métsora 53b écrit que le Zvouloun aura des enfants aptes à être prophètes - juste en potentiel car de nos jours, la génération ne le mérite pas.
■ Le Pélé Yoets dit dans Erekh Pirya Verivya que celui qui n'a pas eu d'enfants, doit subventionner des Talmidei 'Hakhalim et on les considérera comme ses fils.
■ Le 'Hafets 'Haïm dans Shem Olam (Shaar Ha'hzakat Hatora §16) ajoute que même celui qui malheureusement a des enfants qui ne sont pas dans le chemin de la Torah pourra faire ça.
■ Le Pélé Yoets dans Erekh 'Hizouk écrit à propos de celui qui a les moyens de faire Zvouloun mais qui ne le fait pas, que c'est un idiot et qu'il rate la plus belle occasion de sa vie.
■ La Gmara Ktoubot 111b nous dit que le Zvouloun se colle à la shkhina.
On dit aussi que ceux qui n'étudient pas la Torah n'ont pas droit à la T'hiyat Hamétim, par contre celui qui finance un Talmid 'Hakham aura la droit à la résurrection.
■ Le Yalkout Shimoni (§161) écrit ainsi que l'association est dans Olam Hazé et dans le Olam Haba.
●●● Mais malgré toutes ces éloges, beaucoup de Gdolei Holam ont vécu dans une pauvreté extrême, ne trouvant aucun Zvouloun.●●●
■ Le Tour, le fils du Rosh, Rabbi Yaacov Baal Hatourim dans Ora'h 'Haim §242 demanda ainsi à son père : c'est écrit qu'il faut faire une Séouda de Chabat comme celle de 'Hol pourvu de ne pas faire l'aumône.
Mais moi - le Tour - qui tend la main déjà en semaine pour manger du pain, peut-il aussi le faire pour Chabat ?
[Et son père n'a pas voulu lui répondre.]
■ Le Rambam aussi, il n'a trouvé que son frère pour faire Zvouloun, et à sa mort il a dû finir médecin !
Mais pire que ça on a même trouvé pleins de Tanaïm et Amoraïm très pauvres :
■ Rav qui était pauvre au départ (Moed Katan 12b, 'Houlin 84a), mais il s'en est bien sorti à la fin (Brakhot 57a) mais toujours sans faire Issakhar-Zvouloun.
■ Rabbi Elazar 'Hisma et Rabbi Yo'hanan ben Goudgueda (Horayot 10a). (Ce sont les deux que Raban Gamliel a nommé Rabbins)
■ Rabbi Elazar ben Pedat qui n'avait même pas à manger (Taanit 25a, Brakhot 5b).
■ Raba [bar Na'hamani] arrivait difficilement à avoir du pain de mauvaise qualité - d'orge (Moed Katan 28a).
■ Son neveu aussi Abayé était pauvre (Erouvin 68a, Yevamot 106a).
■ Rav Kahana aussi comme c'est mashma de Kidoushin 40a.
■ Le fameux Hillel : c'est marqué dans Yoma 35b que la somme symbolique nécessaire pour rentrer au Beth Hamidrash équivalait à la moitié de son salaire.
Là-bas on dit que Hillel Me'hayev Aniim, c'est-à-dire que les pauvres ne pourront pas sortir l'excuse de la pauvreté pour leur manque d'étude par exemple, on effet Hillel était bien plus pauvre et a réussi à étudier.
[Il est finalement devenu Nassi et donc bien payé à 80 ans.]
■ Raba bar Avoua (Baba Metsia 114b).
■ Rabbi 'Hagay (Midrash Vayikra Raba III, 2).
■ Rabbi Aba démin Ako (Sotah 40a).
■ Le fameux Rabbi Yehouda [bar Ilaï] n'avait qu'un seul manteau pour sa femme et lui (Nedarim 49b), ils ne pouvaient pas sortir les deux en même temps.
■ La femme de Rabbi 'Hanina ben Dossa allumait son four parce qu'elle avait honte de ne pas avoir de pain à manger (Taanit 25a).
■ Aba 'Helkia (même son habit était emprunté Taanit 23a)
■ Resh Lakish n'avait pas de matelas où dormir. L'héritage qu'il légua à ses héritiers, se résumait à un peu de safran (Guitin 47a).
(Voir derniers messages de ce sujet.)
On a aussi trouvé d'autres Rabbanim qui ont réussi à trouver un Zvouloun.
Quatre exemples :
1) Rav Isser Zalman Meltzer, c'était le Rav de Rav Shakh et l'oncle de sa femme.
Il écrit au début du Even Haezel troisième tome qu'il a fait Issakhar-Zvouloun avec Yaacov Abrahamovitch pour l'aider à diffuser ses livres.
Mais Rav Shakh écrit (Mikhtavim Oumaamarim III page 78) qu'il faisait Issakhar-Zvouloun complètement avec lui.
2) Le 'Hafets 'Haïm (Igueret Tsadik) écrit que plusieurs personnes l'ont subventionnés pour ses sfarim malgré qu'il tenait une épicerie à côté.
[ Le Rav Yaacov Kamenetsky raconte (Shimouch 'Hakhamim page 80) qu'un homme riche a un jour demandé à Rav Yitschak Elchanan Spektor s'il pouvait l'aider à diffuser ses livres, mais que celui-ci a refusé.
Lorsqu'il étudiait à 13-14 ans, ses chaussures étaient trouées, et lors d'un appel au don on avait demandé à cette personne de lui payer une paire pour éviter qu'un ba'hour ne tombe malade.
Il avait alors refusé, et finalement le futur Rav Spektor était resté alité trois semaines sans étudier.
C'est trop facile de vouloir commencer à le soutenir financièrement une fois qu'il a acquis un tel niveau de Torah. ]
[ Le Rav Yossef Zekharia Stern (mort le 24 Kislev 1904) (dans son Shout Zekher Yossef et dans une lettre au Sdei 'Hemed critique les gens qui mettent énormément d'agents de côté pour acheter un Séfer Torah au lieu de financier des Talmidei 'Hakhamim.
Le Rivash écrit aussi dans son Shout (fin du Siman §285) (en tout cas lorsqu'il n'y a pas le choix), qu'il faut vendre le Séfer Torah pour faire en sorte que des gens étudient la Torah. ]
3) Le Maharsha faisait Issakhar-Zvouloun avec sa belle-mère très riche.
C'est pour ça qu'on l'appelle רבי שמואל אליעזר הלוי איידלס - Rabbi Shmouel Eliezer Halevy Aydles, sa belle-mère s'appelant Eydel. (C'est marqué dans Maalot Tsedaka page 26 du Rav Goldberg, qu'elle a même sponsorisé une Yéshiva.)
4) Le Maharit, le Rabbi Yossef Mitrani (né en 1568 à 1639) a été financé par la famille Yaïch dans la ville de Constantinople.
C'est marqué dans le Yaabets sur Avot (§5, 10) que cette famille lui a aussi offert une Yéshiva. Et de là est sorti quatre-vingts élèves (Hakdama du Shout 'Helek 1).
Ça fait référence à Baba Batra 134a et Souka 28a où l'on dit que Hillel avait 80 élèves, le plus grand Rabbi Yonathan ben Ouziel et le plus petit était Rabbi Yo'hanan ben Zakaï.
Les plus connus sont les deux frères Benbenisty : Rabbi 'Haim Benbenisty (l'auteur du Knesset Hagdola) et Rabbi Yehoshoua Benbenisty (l'auteur du Sdé Yehoshoua).
2. Le Zvouloun Talmid 'Hakham
En fait, même un Talmid 'Hakham riche doit faire de la Ha'hzakat Torah, il ne s'agit pas simplement de compenser un manque d'étude.
Le Yéroushalmi Sota (§7, 4), le Midrash Kohélet (§27, 23) et le Vayikra Raba (§25, 1) disent qu'un Talmid 'Hakham qui ne soutient pas d'autres Talmidei 'Hakhamim est bikhlal arour - qu'on le maudit !
Le Tiferet Israel ramène dans Zva'him Perek 1 Ot 15 à propos de Shimon a'hi Azaria, que Azaria aussi était Talmid 'Hakham, en effet, le Seder Hadorot dit que c'était le père de Rabbi Shimon ben Azaria et on voit dans Yébamot 16a qu'il était un 'Hakham.
3. L'avis particulier du Pélé Yoets
Une personne était (formellement) contre cette association : le Rabbi Eliezer Papo - connu sous le nom de son livre, le Pélé Yoets.
Dans le Erekh 'Hizouk il critique grandement le Issakhar, il ne comprend pas comment on peut échanger un salaire éternel contre de l'argent.
Le 'Hazon Ish (Igrot I, §46) écrit exactement l'inverse : qu'il n'est pas convenable de ne pas accepter d'être le Issakhar pour garder son Limoud pour soi. Peu importe le salaire, il faut étudier lishma !
Rabbi 'Haim de Volozhin (Keter Rosh §64) et le Netsiv (Meshiv Davar III, §14) aussi écrivait la même chose.
Le Issakhar qui refuserait prouve par-là que son intention lors de l'étude est pour le salaire.
Le Steipler aussi explique que c'est une question de Gaava, il ne veut pas partager sa Torah.
[ Un jour, personne n'avait de Etrog, et un homme en a proposé un au Gaon de Vilna, à condition que ce soit lui qui récupère tout le salaire de la Mitsva. Le Gaon a accepté avec plaisir, content d'être sûr de faire la Mitsva Lishma. ]
Fréquemment le Pélé Yoets a une autre Hashkafa que les autres Gdolim.
C'est pourquoi le Rav Wattenberg déconseille la lecture de ce livre sans un Rav.
Pour réciter les mots du Pélé Yoets (chapitre Assoufa) à propos du Meam Loez : "Bien qu'il ait fait un grand travail, il ne faut pas se baser sur lui, trop lui faire confiance. Les Sages de la génération n'étaient pas souvent d'accord avec lui".
Mais Vadaï le Pélé Yoets était un grand Tsadik, il faut simplement un Rav pour bien le comprendre etc.
À propos du Pélé Yoets, lire aussi le dernier message de cette page.
D'autres Rabbanim se sont opposés à cette association dans certains cas.
● Le Beit Yossef (Shout Avkat Rokhel §2) critique le Issakhar qui a déjà une bonne Parnassa.
Il n'a pas à prendre encore de l'argent pour Zvouloun. Aussi il pourrait étudier même sans cet argent.
[ Pas comme le Igrot Moshé, voir sa shita plus bas. ]
● Rabbi Moshé Galanti aussi s'inquiétait pour le Talmid 'Hakham car la Gmara dit que 50% de son mérite va à sa femme et 50% à son Zvouloun.
Mais le 'Hida (Midbar Kdeimot ot 40 §36) repousse cette crainte et considère qu'on ne perd évidemment pas son salaire.
● Le Shout 'Havalim Banimim (III, §98) ramène l'autobiographie du Yaabets, la Meguilat Sefer page 12 (année 1897) : c'est écrit qu'un homme riche Hirsh Hanouber הירץ הנובר a demandé à son père (le 'Hakham Tsvi) de faire Issakhar-Zvouloun une heure par jour, mais celui-ci a refusé.
Soit il était contre soit il pensait que ça ne marche pas pour seulement une heure par jour (voir plus bas).
● Le Zohar (Sitrei Torah Lekh Lekha 'Helek 1 page 88b) écrit sur Rabbi Yossei ben Padi qu'il a fait quelque chose qui s'apparente à Issakhar-Zvouloun mais qu'ensuite il a regretté d'échanger la vie de son Olam Haba contre la vie du Olam Hazé.
Mais en fait, lorsqu'il a arrêté il a simplement dit au riche de donner à son argent aux pauvres en échange d'une plus grande part encore dans son Limoud.
Peut-être s'est-il arrêté parce qu'il a eu une Parnassa suffisante.
Donc en réalité il était prêt à donner encore plus de son Limoud mais ne voulait recevoir encore plus de l'argent.
[Pas comme le Igrot Moshé qu'on verra tout à l'heure.]
4. Issakhar perd-il la moitié de son mérite ?
Énormément de Rabbanim pensent que non.
Le Rabeinou Bé'hayé (Dvarim 33,18), le Mishnat 'Hakhamim de Rav 'Haguiz (§354) et le Aflaa de Rav Pin'has Horowitz (Pti'ha de Ktouvot Or 43) comparent ça à celui qui prend une flamme d'une bougie, la bougie ne change pas.
C'est la même chose pour le Issakhar.
Le 'Hidoushei Harim (Yoré Déa §246) [mais on n'est pas certain qu'il en soit l'auteur, c'est peut-être son petit-fils le Sfat Emet] ne comprend pas comment le Issakhar pourrait perdre son Zkhout. Le Sfat Emet (Vaye'hi 5653) écrit la même chose.
Rabbi 'Haïm Benatar, le Or A'haim (Shemot 30,13) écrit que Issakhar et Zvouloun reçoivent un salaire entier.
Le problème c'est qu'il se contredit dans son Rishon Letsion (Yoré Déa §246) comme le souligne Rav Eliezer Waldenberg (Tsits Eliezer XX, §34).
Et il se contredit encore dans 'Hafets Hashem sur Bra'hot 8a où il dit qu'on perd de son mérite
Le 'Hida dans Rosh David (Parshat Mishpatim page 241) et dans Midbar Kdeimot Ot 40 §36 dit que le Issakhar ne perd rien.
Mais il se contredit aussi dans le Rosh David (Parshat Kedoshim page 339).
Le Ktav Sofer [fils du 'Hatam Sofer] (fin de Parshat Be'houkotai), le Bnei Issakhar (Yissoskhor) (Sivan Maamar 8 Ot 6), le Ben Ish 'Hai (Shnei Eliaou page 6b), le Shout Yaskil Avdi (VII, §38) [de Rabbi Ovadia Hadaya , c'était le Rabbin Séfarade de Péta'h Tikva, décédé en 1969], le Rav Shakh (Mikhtavim Oumaamarim III page 78), le Min'hat Shlomo (II §97, 11) et le 'Hazon Ish [ramené par le Rav Steinman dans Ayelet Hasha'har (Zva'him 2 et Dvarim page 231)] pensaient que le Issakhar ne perdait rien.
(Néanmoins lorsqu'on demandait au 'Hazon Ish, il répondait que c'était une Ma'hloket mais que peu importe le salaire.)
On pourrait dire que cette grande Ma'hloket dépend de la conception de l'association Issakhar-Zvouloun.
MA HAGUEDER - COMMENT ÇA MARCHE ?
Est-ce juste une aide apportée, une sorte de Tsédaka, et le Issakhar ne perdrait rien ? Ou bien est-ce un nouveau Din, et dans ce cas-là on perdrait réellement de son Limoud ?
D'après cette deuxième possibilité, il serait possible de faire cette association avec un Talmid 'Hakham riche !
C'est l'avis de Rav Moshé Feinstein (Igrot Moshé VIII Yoré Déa IV §37).
Comment prouve-t-il ça ?
Tout simplement : on voit bien que Issakhar (le fils de Yaakov) n'était pas pauvre, il avait hérité de terres comme tous ses frères, et pratiquait tout de même cette association !
■ Mais on pourrait rétorquer que les terres ne servent à rien si on ne les travaille pas, donc ils laissaient justement Zvouloun s'en occuper.
Rav Feinstein impose aussi que le salaire soit suffisant pour vivre et pour pouvoir marier ses enfants comme les gens importants de l'endroit.
Beaucoup d'A'haronim ne sont pas d'accord avec cela et pensent que ça peut aussi se faire sur une partie de la journée, sur quelques heures.
Il dit aussi qu'il faut que le Zvouloun considère l'étude de la Torah, il ne doit pas juste donner sous une forme de Tsédaka.
Il préconise aussi trois ans d'association, et au moins un an.
■ Rav Wattenberg (comme beaucoup de Poskim) ne comprend pas tout cela, tous ces Dinim.
D'où voit-il que c'est un Din spécial ? De diyoukim (fines déductions des mots) de Rashi ou de Rabeinou Yérou'ham !
Il est trop difficile de se baser sur les mots d'un Rishon pour inventer un concept comme cela.
Il faut comprendre simplement : sans le Zvouloun, le Issakhar n'aurait pas pu étudier la Torah !
Le problème est que tout le monde est tenu d'apprendre la Torah.
Mais très peu de monde y arrive de nos jours, alors si en plus on les laisse se débrouiller avec les problèmes de Parnassa, on ne s'en sortirait pas !
Le but est de faire progresser la Torah, c'est-à-dire la préserver et l'adapter à la réalité.
Et pour cela il faut des spécialistes, des chercheurs qui vont apprendre le maximum de Torah.
Ce n'est ni de la Tsédaka ni un Din particulier.
Ça rentre plutôt dans le Gueder de גדול המעשה יותר מן העושה Gadol Hameassé Yoter Min Haossé (Baba Batra 9a).
■ La même idée se retrouve au sein d'un couple.
La Gmara Brakhot 17a dit que la femme a une part dans l'étude de son mari lorsqu'elle l'aide et l'encourage.
Elle peut alors faire Issakhar-Zvouloun sans avoir besoin de donner de l'argent.
Par conséquent il est évident que le Issakhar ne perd rien.
Quel est la récompense du Limoud ? C'est de mieux comprendre Hashem à travers l'étude de la Torah, ça ne veut rien dire de perdre ça lorsqu'on reçoit une aide financière.
On pourrait par contre trouver un manque à gagner : il n'étudie plus mitokh had'hak (difficilement) car il a une Parnassa. Et "tov lo leadam davar e'had betsaar miméa bereva'h", comme c'est écrit dans Avot DeRabbi Nathan (§3, 6) - une Mitsva accomplit dans la difficulté vaut beaucoup plus qu'une Mitsva accomplie facilement.
Il y a une célèbre Tshouva du Rav Haï Gaon ramenée par le Maharam Alaskar (§101), par Rabbi Akiva Eiger (Yoré Déa §246), par le Min'hat Its'hak (VI, 100) et ça se trouve dans encore beaucoup d'autres livres.
Quelqu'un avait donné une pièce d'or à à son ami pour qu'il lui transmette le mérite de son Limoud.
Rav Haï Gaon dit que ça n'a pas de sens, que celui qui fait ça est fou, et qu'il est plus proche de recevoir une punition qu'une récompense.
Il précise qu'il y a par contre un mérite à soutenir les Yéshivot, mais qu'on ne prend pas le salaire de celui qui étudie.
Ce qui est étonnant, c'est que beaucoup d'A'haronim ont compris qu'il était opposé à l'association Issakhar-Zvouloun qui a pourtant des sources Midrashiques et dans la Gmara.
On va voir trois explications, puis celle de Rav Wattenberg :
Première réponse : Le Tsits Eliezer (XV, §35) ramène le Imrei Bina (I, §13) qui fait une distinction entre le sakhar gmouli (rétribution) et le sakhar ségouli (des ségoulot-récompenses qui vont avec, mais pas la rétribution elle-même).
Rav Haï Gaon ne parlerait que du deuxième, le sakhar ségouli.
[Ça ne rentre pas du tout dans les mots, cette distinction n'est pas du tout mentionnée surtout si sur l'essentiel du sakhar (le gmouli) ce serait possible de partager.]
Deuxième réponse : Rav Ovadia Yossef (Halikhot Olam VIII page 343) dit que Rav Haï Gaon ne parle que du salaire de la Torah qui aurait déjà été étudiée.
Il ramène une preuve de la Gmara Sota 21 où l'on dit que l'association entre Issakhar et Zvouloun est bien dans le cas de Shimon a'hi Azaria et du Nassi Rabbi Yo'hanan mais mauvaise dans le cas de Hillel et Shavna (son frère).
Et Rashi (ainsi que la majorité des Mefarshim) explique que Hillel était déjà devenu un grand Talmid 'Hakham après avoir étudié dans la difficulté, et seulement après Shavna s'est réveillé et a demandé à profiter de la Torah que son frère a étudiée -> cette association ne marche pas.
[Là aussi c'est très difficile à rentrer, dans l'histoire il lui donne de l'argent 'à condition' qu'il aille étudier.]
Troisième réponse : Le Divrei Malkiel (IV, §81) du Rav Malkiel Tanenbaum et le Shraga Haméir (II, §73) écrivent tout simplement que le Rav Haï Gaon est 'Holek avec cette notion.
Ils expliquent que la Gmara (pas comme Rashi) ne veut pas dire : comme Shimon a'hi Azaria c'est bien, mais comme Hillel et Shavna ce n'est pas bien.
En fait, la Gmara dit plutôt que l'association Issakhar-Zvouloun ne marche pas : pas comme Shimon a'hi Azaria qui pensaient que oui, mais comme Hillel et Shavna (qui savait très bien que ça ne marche pas) - ça impliquerait que Azaria se soit fait avoir.
Néanmoins le Rav Weiss (Min'hat Its'hak VI, §100) repousse cet avis car dans tous le Shass c'est mashma que ça marche véritablement.
■ On pourrait donner une explication simple suivant le pshat de Rav Wattenberg.
Ça ne veut rien dire de vendre ce salaire, c'est une réalité que l'homme s'est rapproché d'Hashem en étudiant la Torah.
Imaginons un manager de boxe qui finance une personne pour qu'il s'entraîne toute la journée dans l'espoir qu'il gagne des compétitions.
Au final le manager n'aura pas l'endurance ou le jeu de jambes du boxeur !
Le Zvouloun ne sera pas Talmid 'Hakham à sa place, mais sans lui cette étude n'aurait pas pu avoir lieu et pour ça il aura du mérite.
RÉSUMÉ DES HALAKHOT DE ISSAKAHAR-ZVOULOUN
(Voir aussi le guide du parfait Zvouloun)
■ Donner moins que la moitié de son salaire: Rav Feinstein s'y oppose mais plusieurs sont en désaccord avec lui.
■ Si la somme ne suffit pas au Issakhar pour vivre convenablement, on ne peut pas parler d'une véritable association Issakhar-Zvouloun.
Néanmoins beaucoup de Poskim pensent que c'est possible de faire Issakhar-Zvouloun sur une partie de la journée : le 'Hafets 'Haïm (Ahavat 'Hessed II §20, 4 et Shmirat Halashon III, §6)), le 'Hida ('Haim Shaal II §38, 44), le Min'hat Its'hak (VI, §100), le Rav Wozner (Shevet Halevy XX, §13), le Shraga Hameir (II, §73).
Pas le Igrot Moshé.
■ Si Issakhar est un voleur et ne respecte pas sa part du contrat, qu'en est-il pour le Zvouloun ?
Beaucoup disent qu'il n'a pas de mérite (comme a dit Rav Steinman au Rav Wattenberg).
Néanmoins le Maharit Algazi écrit (Kdoushat Yom Tov page 83) que le Zvouloun ne perd rien de son mérite, il a fait ce qu'il avait à faire.
La vision de Rav Wattenberg est encore qu'il n'est pas question du salaire, il faut voir la situation : est-ce que le Zvouloun a fait avancé la Torah ? Ici non.
Mais il est vrai qu'il aura le mérite d'avoir fait preuve de bonne volonté...
■ S'il étudie, mais pas lishma ?
Le Beit Shlomo (Yoré Déa II, fin §94), le 'Hatam Sofer (Baba Metsia 8b) et le Divrei Yoel (vaye'hi page 539) disent tous que le Zvouloun n'est pas perdant.
Néanmoins le Rabbi Yéhouda Shmouel Primo dans son Imrei Shéfer (Behar 26b) pense que le Zvouloun se fait avoir aussi.
En tout cas il est évident que le Zvouloun a le devoir de bien se renseigner, d'enquêter sur son Issakhar.
■ Si le Issakhar est riche, le Igrot Moshé pense qu'il est tout de même possible de faire l'association.
Le Rav Wattenberg pense selon sa vision que ça n'a pas de sens parce qu'il aurait pu étudier sa Torah sans le Zvouloun.
C'est ce que pense le Netsiv (Meshiv Davar III, §14) et le Leorot Nathan ('Hoshen Mishpat §101 sk.1).
Le Beit Yossef dans son Avkat Rokhel dit qu'un Issakhar riche qui prend de l'argent fait une grande Aveira, que c'est très grave etc.
■ Le Issakhar perd-t-il de sa torah ?
On a vu plusieurs avis, certains pensent qu'il perd de son zkhout. Mais selon la vison de Rav Wattenberg il ne perd que l'avantage du "Limoud dans la difficulté".
■ Est-ce qu'il convient de faire Issakhar-Zvouloun ?
Oui, à part pour le Pélé Yoets que tout le monde contredit.
■ Classement des meilleurs façons d'être ma'hzik la Torah :
1) Associer un 'Hakham à son business, faire fructifier son argent, et en cas de perte le rembourser.
2) L'association Issakhar-Zvouloun.
3) Le Kollel.
■ On a vu qu'il vaut mieux recevoir une paie et une bourse du Kollel plutôt que de travailler ou de faire du mi-temps etc.
Bien sûr on parle pour ceux qui peuvent, si quelqu'un n'est pas sérieux au Kollel c'est très grave au contraire !
■ Un contrat écrit ?
Certains disent qu'il faut faire un Shtar entre le Issakhar et Zvouloun, mais apparemment ça n'a pas de source.
Dans la vision de Rav Wattenberg, le contrat ne change rien le Zvouloun a de toute façon permis l'étude de la Torah.
C'est écrit comme ça dans le Avkat Rokhel (§2), dans le Divrei Malkiel (IV, §80), dans le Min'hat Its'hak (VI, §81) et dans le Igrot Moshé.
Si le Zvouloun en a vraiment besoin pour se sentir bien il peut, on dit juste que ce n'est pas obligatoire.
■ Temps minimal de l'association :
Le Igrot Moshé demande au moins un an.
On pourrait se suffire d'un moment conséquent même moins.
■ Issakhar et Zvouloun avec les autres Mitsvot :
Certains disent que oui, on peut acquérir le mérite de la Mitsva accomplie par une autre personne grâce à son argent : Rav Kluger (Shout Touv Taam Vedaat I, §217), Rabbi Eliahou Gutmacher dans (Soukat Shalom klal 2 page 49a), le Netsiv (Meshiv Davar III, §14) et le Shiltei Haguiborim (Baba Kama 32b).
Néanmoins le Min'hat Its'hak (Likoutim §109) hésite et le Rav Feinstein (Yoré Déa IV §37) s'y oppose et pense que ce 'Hidoush ne s'applique que dans le Limoud Torah.
D'après la vision du Rav Wattenberg ça marcherait, on a aussi le Din de Méssayéa dans les autres Mitsvot.
■ Comment choisir son Issakhar ?
1) D'après le Igrot Moshé, il vaut mieux choisir un Issakhar pas trop vieux (sinon tout le travail a déjà été fait) mais pas trop jeune non plus (trop risqué).
Il faut qu'il sache étudier Gmara Rashi Tosfot tranquillement et qu'il souhaite devenir un Grand en Torah.
D'autres pensent au contraire qu'il faut prendre un Talmid 'Hakham accompli, comme on voit dans la Tsédaka où celui-ci a la priorité.
D'après la vision de Rav Wattenberg, il est évident que ça a plus de sens lorsque l'on prend une personne pas encore formé.
2) Dans le Sefer 'Hassidim (§1039), c'est écrit que celui qui étudie dans le but d'accomplir et de connaître est préférable à celui qui fait des pilpoulim, qui coupe les cheveux en quatre.
3) On trouve encore une autre idée dans le Rabeinou Yona et dans le Barténora sur la Mishna Avot §5, 12 qu'il faut donner une préférence à celui qui a une bonne mémoire ou bien qui va travailler pour se rappeler du maximum.
4) Le Maari Beirav et le Ralba'h ramenés dans le (Kountras Hasmikha 40b) עמוד מ טור ב, le Maarimat - le Maharit (Drashot Tetsave 90c) et Rabbi 'Haïm Pallagi (Birkat Moadekha Lé'haim I page 40b) écrivent qu'il y a une priorité pour le 'Hakham qui va faire progresser la Torah, et la diffuser.
C'est aussi mashma du Biour Halakha (§231) au nom du Shout Dvar Shmouel §138 qui dit que même le Rambam serait d'accord qu'un homme qui diffuse la 'Hokhmat Hatorah dans le monde peut se nourrir des autres et de la Tsedaka !
■ Il vaut mieux être ma'hzik un vrai talmid 'hakham correctement plutôt que d'aider légèrement une dizaine de Rabbanim.
C'est ce qu'écrit רבי מנחם די לונזאנו - le Maharam Lonzano (Shtei Yadot, derekh 'haim 84b) et le 'Hatam Sofer (Shout VI Likoutim §9) et le Pélé Yoets Erekh 'Hizouk.
À plus forte raison de donner de l'argent à un Kollel qui ne servira qu'à éviter aux Rabbanim de trop tourner pour chercher de l'argent tandis qu'au final les Avrekhim recevront la même somme. Ce n'est pas grâce à cet argent qu'on fait avancer la Torah.
On l'a entretenu et on en a du mérite, mais on n'a pas vraiment fait avancer la Torah.
[Voir le message du 4 Juillet de Rav Wattenberg sur Techouvot.com.]
Mais il est vrai que d'autres sont en désaccord avec ça et pensent qu'il est mieux de donner à un groupe de personne.
■ Est-ce que le Zvouloun peut utiliser son Maaser ?
Le Min'hat Shlomo (II, §97 sk.1) et le Igrot Moshé (Yoré Déa IV, §37 sk.3) s'y opposent.
Mais le 'Helkat Yaakov (Yoré Déa §137, 5) autorise.
Selon la vision du Rav Wattenberg, c'est évident qu'on peut utiliser le Maaser ! Le but du Maaser étant justement de faire avancer la recherche en Torah.
Rabeinou Yona (Drashot Oupiroushei sur Emor) écrit que la Torah a fixé des dons aux Cohanim et aux Léviim pour qu'ils aient le temps libre pour enseigner la Torah.
On voit aussi ça dans la Shita Mekoubetset (Ktouvot 50a) que le Maaser était donné afin qu'ils puissent se mettre à fond dans la Torah.
C'est essentiellement ça le but du Maaser comme il est marqué dans le Midrash Tan'houma (Reeh §18), dans le Sforno (Bereshit §49, 13) et le 'Hafets 'Haim (Ahavat 'Hessed II §18).
[Note : la conférence a eu lieu peu avant 'Hanouka]
LE LIEN AVEC 'HANOUKA
Il y a une coutume très répendue de donner des cadeaux aux enfants (avant on donnait de l'argent, le 'Hanouka Guelt).
D'où vient cette coutume ?
Rav 'Haïm Pallagi (Moed Lekol 'Hai §27 ot 77) ramène le 'Hemdat Hayamim un livre de Kabbale.
[Il y a une grande discussion à son sujet s'il a été écrit par un élève du Ari Zal ou bien par un élève de Shabtaï Tsvi.
C'est un livre très conversé.
Le Yaabets était contre par exemple.
Mais Rav Pallagi devait penser que c'était un élève du Ari s'il le ramène.]
Il explique que le concept de donner de la Tsédaka à un Talmid 'Hakham à un pauvre est un Tikoun aux Aveirot de Nachgaz (Nida Shif'ha Goya Zona) [certaines relations intimes interdites].
Et ce, spécialement à 'Hanouka.
On a ainsi pris l'habitude de donner de l'argent à un enfant qui étudie la Torah à la yeshiva par exemple car on est sûr qu'il lui manque de l'argent.
Mais pourquoi spécialement à 'Hanouka ?
En fait à 'Hanouka, les grecs ont voulu nous empêcher d'étudier la Torah.
On ne va pas se contenter d'allumer des bougies et de manger des beignets.
Ils ont voulu annuler la Torah, alors nous on va renforcer la Torah.
Ou bien encore mieux, on peut prendre la décision pendant 'Hanouka d'étudier plus pendant toute l'année, même un quart d'heure en plus, à la fin ça fait beaucoup.
À l'époque on nous menaçait de mort mais on continuer à étudier.
De nos jours aussi, il faut profiter de la situation pour étudier la Torah, et s'efforcer d'aider les Talmidei 'Hakhamim.